Élodie Parmentier a fondé Priism, une start-up lyonnaise qui réinvente la visite guidée en l’associant aux parcours d’artistes en tous genres.
Visiter Lyon à travers le prisme d’un·e artiste, s’initier à sa pratique, dénicher des coins insolites, bref vivre une expérience originale loin des guides de voyage ou des traditionnels tours guidés: c’est ce que propose Priism, la start-up que vient de lancer Élodie Parmentier. Avec Pauline, jeune auteure lyonnaise, Navid, musicien poly-instrumentiste ou encore Constant, danseur de hip-hop, les visiteurs -des curieux en tous genres, touristes ou locaux- sont invités à explorer les facettes méconnues de la ville le temps d’une balade, pour un tarif tournant autour de 55-75 euros.
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La jeune femme de 28 ans, qui a fait des études d’art plastiques et de commissariat d’exposition à Annecy, au Mexique et à Paris avant de travailler au Palais de Tokyo, n’en est pas à son premier projet. En février 2017, elle a monté les Nuits Noires à Lyon avec son ami et collaborateur Jérémie Nicolas. Le concept? Des concerts dans le noir total, une expérience unique qui renoue avec l’essence purement sonore de la musique. Rencontre avec une entrepreneure ambitieuse et passionnée d’art.
Comment t’es venue l’idée de Priism?
Ça fait longtemps que je baigne dans l’événementiel: j’ai vécu un temps à Melbourne, où j’étais en immersion totale dans le milieu musical, et j’ai travaillé pendant trois ans au Palais de Tokyo à Paris. En voyage à Madrid l’année dernière, j’ai rencontré un plasticien du coin, Gonzalo Puch, qui m’a emmenée prendre le café et déjeuner dans son resto de quartier, avant de me faire visiter son atelier d’artiste. Pendant ces cinq heures d’expérience, il m’a permis de découvrir un Madrid auquel je n’aurais jamais eu accès en tant que touriste… J’ai alors eu envie de reproduire ce type d’expérience, pour faire voyager des locaux, des touristes, des entreprises à travers le prisme d’un artiste. Le but est de faire visiter la ville d’un point de vue artistique, en s’initiant à la pratique d’un artiste, en entrant dans son processus de création. Les voyageurs vont vraiment pouvoir mettre la main à la pâte. Et à la fin de chaque expérience, les artistes créent une œuvre avec ce qu’ont mis en place les visiteurs et ils la leur envoient.
Comment choisis-tu les artistes, les “priism” comme tu les appelles?
Je les ai sélectionnés pour leurs anecdotes, leur emprise sur la ville. Je les rencontre un par un, et ils me définissent un parcours dans divers lieux: ça peut être un bar, un resto, un atelier, ou encore une salle de concert, en tout cas ce sont des lieux qui les ont inspirés. Ce sont pour la plupart des artistes émergents, assez jeunes, mais l’idée serait à terme d’avoir des artistes de toutes les catégories d’âges et même des gens plus connus. Le but, c’est aussi de former un écosystème d’artistes et de décloisonner les différents arts, en regroupant des musiciens, des photographes, des danseurs, des comédiens…
Un exemple de “priism” qui a changé ton regard sur Lyon?
Ils ont tous changé mon regard sur Lyon! Mais si je devais donner un ou deux exemples, il y a Sarah, qui est comédienne. Elle nous a emmenés dans les traboules de Lyon -des passages souterrains cachés- et on a fait des improvisations de théâtre et de mise en voix dans la rue. Sa vision de la ville m’a particulièrement touchée parce que j’ai fait du théâtre. Je peux aussi citer Étienne, qui est photographe: après sa visite, j’avais l’impression de ne plus voir les bâtiments de la même manière!
Propos recueillis par Sophie Kloetzli
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