L’histoire est atroce: une femme est assassinée par son mari. Celui-ci l’a attachée aux rails et attendu qu’un train les percute tous les deux. Il s’agit d’un homicide volontaire, probablement prémédité puisqu’il a fallu que l’homme se préoccupe d’emmener sa femme sur place, puis de l’attacher. Pourtant, sur le site de BFMTV, on parle encore de “drame familial”. Il est même précisé, comme une explication à cet assassinat conjugal que l’homme était dépressif, qu’il “n’aurait pas supporté que sa compagne le quitte”.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Chaque année, plus de 200 000 femmes sont victimes de violences de la part de leur ancien ou actuel conjoint. Ces violences sont un fait de société et non des simples faits divers. Alors que le collectif Prenons la Une a établi il y a quelques temps des recommandations à l’intention de la presse pour que ces violences ne soient plus traitées comme des “drames familiaux”, minimisant ainsi les actes des agresseurs -munis ainsi d’une excuse parfaite: l’amour ou la passion-, il semblerait que BFMTV n’en ait pas connaissance.
La journaliste et essayiste Mona Chollet a d’ailleurs pointé sur sa page Facebook les problèmes soulevés par le traitement journalistique de BFMTV:
Rappelons qu’une femme n’est pas la propriété de son mari/amant/conjoint. Que la tuer parce qu’elle est partie, c’est un meurtre, et non pas un “drame”. Les mots comptent, et tuent même parfois. Continuer à minimiser les violences faites aux femmes par le biais de leur traitement journalistique, c’est participer à leur invisibilisation.
Mathilde Saliou, avec Julia Tissier
{"type":"Banniere-Basse"}