Le retentissement provoqué par la publication de la tribune polémique dépasse les frontières de l’hexagone et interroge les médias étrangers.
“Puritanisme”, “chasse aux sorcières” ou encore “misère sexuelle”: les arguments utilisés dans la tribune Nous défendons une liberté d’importuner, indispensable à la liberté sexuelle”publiée hier dans Le Monde font aujourd’hui le tour des médias français (lire notre réponse ici). À l’étranger, le texte, notamment signé par Catherine Deneuve, n’est pas passé inaperçu non plus. En Angleterre, le Guardian a publié hier un premier article très factuel, intitulé:- Catherine Deneuve explique que les hommes devraient être libres de draguer les femmes et en a profité pour rappeler que l’actrice française n’a jamais caché son opinion concernant les hashtags #MeToo et #BalanceTonPorc en déclarant sur les réseaux sociaux: “Je ne trouve pas que ce soit le moyen le plus juste pour faire bouger les choses. Après ce sera quoi? Balance ta pute?” Le média britannique propose aujourd’hui dans sa rubrique Opinion l’analyse de l’écrivaine australienne Van Badham, titrée Catherine Deneuve, laissez-moi vous expliquer pourquoi #metoo n’a rien d’une chasse aux sorcières. L’auteure s’adresse directement à la star française en soutenant notamment que celles qui ont dénoncé les prédateurs sexuels sont capables de faire la différence entre drague et harcèlement, et écrit: “C’est pour ça que nous sommes autant en colère – pas parce que nous sommes puritaines, mais parce que nous désirons des contacts sexuels selon nos propres termes.”
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Le New York Times s’est lui aussi intéressé à la question en proposant en accroche une comparaison entre la situation française et la cérémonie des Golden Globes, qui s’est déroulée dimanche 7 janvier aux États-Unis, sous le signe du féminisme. La journaliste revient sur les propos tenus par Catherine Deneuve sur l’affaire Polanski et sur les liens qui unissent le réalisateur à son accusatrice: “C’est une affaire qui a été traitée, c’est une affaire qui a été jugée, il y a eu des accords entre Roman Polanski et cette femme”. En Espagne, Vanity Fair s’est également emparé du sujet et tente de comprendre comment l’actrice, l’une des signataires du Manifeste des 343, qui soutenait à l’époque que les femmes devaient disposer librement de leurs corps, peut aujourd’hui affirmer que se faire “frotter” dans le métro n’est pas traumatisant.
Margot Cherrid
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