Qu’est-ce qu’être une femme, trentenaire, en 2013? La question peut paraître vaste ou insoluble et pourtant, elle se pose tous les jours pour une génération de femmes qui, tel Christophe Colomb, semble avoir atterri sur une terre dont aucune carte n’existait jusqu’à présent. Car une trentenaire d’aujourd’hui n’a souvent rien à voir avec sa mère et encore moins avec sa grand-mère. Alors comment définir une identité féminine quand nos modèles traditionnels s’éloignent aussi vite que l’idée de passer vingt ans dans la même entreprise, d’être fidèle à un seul homme toute sa vie ou de s’épanouir uniquement à travers ses marmots? La nécessité de remettre à jour le mode d’emploi, de dessiner une nouvelle carte de la femme, s’impose quotidiennement pour bon nombre d’entre nous.
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Au départ, l’idée était simple: créer un réseau féminin autour de la communication, de la culture et des médias afin de se donner des coups de pouce.
C’est un peu tout cela qui a poussé une bande de copines trentenaires à monter Les Rézoteuses en janvier 2011. Au départ, l’idée était simple: créer un réseau féminin autour de la communication, de la culture et des médias afin de se donner des coups de pouce dans un monde professionnel où l’offre d’emploi n’existe pas, où tout se fait par réseau et cooptation. Et qui sont les meilleurs à ce jeu? Les hommes! Puisqu’ils avaient les vestiaires de foot et les soirées poker, il nous fallait nous aussi créer notre moment, notre espace, sans pour autant tomber dans l’atelier cupcake.
À cette idée est très vite venue s’en ajouter une autre: pour redessiner ensemble la carte de la femme des années 2010, pourquoi ne pas se faire aider par d’autres femmes qui avancent déjà, telles des éclaireuses, au milieu de cette jungle? C’est ainsi que nous avons décidé d’inviter, tous les deux mois, des personnalités comme Olga Trostiansky (fondatrice du Laboratoire de l’égalité), Sylvie Testud (comédienne et écrivain), Clémentine Autain et Jeannette Bougrab (femmes politiques) ou encore Marie-Laure Sauty de Chalon (PDG de aufeminin.com). Grâce à ces femmes, et grâce aux échanges très vivants que nous avons ensemble, nous avons pu nous ouvrir à des réflexions plus profondes sur notre rôle dans la société: celui dont nous héritons et celui que nous voulons.
Les clichés ont la peau dure et celui des femmes qui seraient de véritables pestes entre elles continue d’exister.
Bien entendu, le réseau n’empêche pas la singularité de chacune et, au fil des mois, les engagements et les positions s’affinent et s’affirment. Mais au-delà de l’expérience humaine que ce genre d’association nécessite, ce réseau nous aide profondément à nous regarder en tant que pairs et à s’apprécier, se respecter. Les clichés ont la peau dure et celui des femmes qui seraient de véritables pestes entre elles continue d’exister. Chez les Rézoteuses, pas de ça! Nous ne souhaitons pas céder au “diviser pour mieux régner”. Nous nous sentons toutes embarquées dans le même bateau: réussir à vivre d’un métier qui nous plaît et dépasser le plafond de verre qui continue de planer au-dessus de nos têtes, sans pour autant renoncer à une vie de famille ou personnelle épanouie. Sans cette solidarité, le bateau ne pourra que couler. Alors, rézotons!
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