Après Paradis: Amour (2012), le réalisateur autrichien Ulrich Seidl livre les deux derniers volets de sa trilogie naturaliste, Paradis: Foi et Paradis: Espoir. Trois bonnes raisons d’y courir.
1- Pour connaître un deuxième réalisateur autrichien
Comme son compatriote multi-palmé Michael Haneke, Ulrich Seidl a souvent été vilipendé par la critique et le public pour ses films provocateurs (dont Import Export en 2009), considérés à tort comme “simplistes” et “réducteurs”. En fait, ce franc-tireur du cinéma autrichien parvient à décortiquer les comportements de ses congénères dans une société agonisante, révélant ainsi la solitude, les pulsions sexuelles et les désirs de l’être humain.
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2- Pour ses portraits de femmes hors normes
Alors que Teresa, quinqua blonde et rondouillarde, cherchait l’amour dans les draps de jeunes beach boys kenyans (Paradis: Amour), Mélanie, sa fille en cure d’amaigrissement, caresse l’espoir de séduire son médecin – de 40 ans son aîné (Paradis: Espoir). Quant à Anna Maria, armée d’une statue de la Vierge, elle prêche sans relâche dans son voisinage (Paradis: Foi). Folle du Christ, elle lui offre son corps en s’infligeant des séances de flagellation et de masturbation. Mère, fille et tante vivent chacune à leur manière leur rapports à l’amour, au corps et au sexe.
3- Pour l’expérience naturaliste
La puissance de la trilogie Paradis vient du malaise qu’elle produit sur le spectateur. En filmant les corps à nu, en évitant tout écueil romantique, Ulrich Seidl nous fait vivre une expérience brute et charnelle de cinéma. Impuissant et fasciné, on assiste à l’escalade du désir et à la jouissance frénétique de ces trois femmes. Loin du cynisme et du manque de subtilité souvent reprochés à Seidl, Paradis est une oeuvre pleine de tendresse et d’humour sur cette quête à la fois illusoire et indispensable du bonheur.
Emmanuelle Oddon
Bande annonce Paradis: Amour
Bande annonce Paradis: Espoir
Bande annonce Paradis: Foi
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