Le trio parisien Theodore, Paul & Gabriel (alias Théodora de Lilez, Pauline Thomson et Clémence Gabriel) a sorti son premier album début 2013. Après avoir tourné de Rouxmesnil-Bouteilles à Ankara, elles sont de retour au Trianon à Paris le 7 janvier.
L’endroit le plus éloigné de chez vous où vous avez joué?
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Pauline Thomson: La Turquie, l’année dernière en avril. On a fait Ankara, Eskisehir, Bursa et Istanbul.
Clémence Gabriel: On a été invitées à faire une petite tournée là-bas, quand notre album y est sorti. C’est toujours émouvant d’arriver dans un pays et d’être immédiatement dans le bain du boulot, de ne pas le découvrir en tant que touriste. On voit tout de suite l’envers du décor, on a l’impression d’avoir un accès profond à l’endroit.
Et le plus près?
CG: La Cigale à Paris, le 18 mars 2013. Pauline vit dans le 18ème, et moi, je passe beaucoup de temps dans le 9ème.
PT: Mais bientôt, ce sera le Trianon, puisque c’est à 50 mètres de chez moi.
L’album idéal à écouter en tournée?
CG: The Suburbs, d’Arcade Fire. Un morceau comme Sprawl II, ça donne envie de bouffer le monde.
PT: Leur dernier album, Reflektor, aussi. C’est tellement riche que tu peux l’écouter 100 fois et découvrir des nouvelles choses. Dans le genre inépuisable comme ça, il y a aussi le dernier Foals.
Le livre idéal à emporter dans ses bagages?
CG: Just Kids, de Patti Smith. Elle y raconte son histoire avec Robert Mapplethorpe. Quand tu es sur la route, tu as tellement envie d’être active, curieuse, de tomber amoureuse… C’est le le genre de livre qui t’y invite. Il y a aussi Peste & Choléra de Patrick Deville, dans ce goût-là. Ces bouquins donnent envie de se dépasser.
Le film/La série sur-mesure pour regarder dans le camion?
PT: Friday Night Lights, ou Friends. On ne part jamais en tournée sans un Dvd de Friends.
CG: Quand on arrive dans une chambre d’hôtel un peu sordide, au lieu de mettre des draps sur les lampes, on se met un épisode de Friends. Ca nous permet de recréer une atmosphère un peu familière. On regarde beaucoup Retour vers le futur aussi.
© David Balicki / DR
Si vous pouviez tout vous permettre, vous demanderiez quoi dans votre loge?
CG: Des hoverboards (ndlr: les skateboards volants de Retour vers le futur 2), une fontaine de Liptonic et des toutes petites bouteilles de Heineken de 15cl, qui te donnent l’impression d’être un géant. En fait, on demanderait tout l’alcool en mignonnettes et le service serait assuré par des Ewoks. Ah, et on aimerait bien pouvoir rencontrer E.T. aussi.
Qu’est-ce que vous y mettez en vrai?
PT: Une bouteille de vin rouge, une bouteille de vin blanc, une bouteille de vodka, des bières.
CG: Du thé, du café, des fruits secs, de l’eau, une petite serviette chacune pour la scène.
“Ce qui arrive sur la route reste sur la route”: qu’est-ce qui est resté sur la route?
PT: Toutes mes chutes -je tombe souvent.
CG: Et puis quelques vomis, quelques fins de soirée et quelques réveils pas très glorieux, quelques coups de gueule. Mais aussi beaucoup de fous rires car sur la route, c’est un peu la colo: tu parles en onomatopées, tu régresses. Par conséquent, on y a aussi laissé une partie de nos cerveaux.
PT: Mais heureusement, on a quand même limité les dégâts en arrêtant la Playstation dans le bus: avant, on passait notre temps à jouer à FIFA en s’insultant.
Votre anecdote de tournée la plus improbable?
CG: Un jour, on a joué dans un festival improbable à Rouxmesnil-Bouteilles, pas loin de Dieppe. L’organisateur nous avait dit qu’il attendait un millier de personnes et en fait, il n’y avait que 43 préventes. Les techniciens ne savaient pas que les machines à fumée se placent à l’arrière de la scène alors ils les ont installées devant, ce qui fait qu’on ne se voyait plus, et le public non plus. À la fin, j’ai eu le malheur de dire très maladroitement aux 43 personnes présents “Je ne vous ai pas vus, mais je vous ai sentis” et je me suis fait huer car les gens ont cru que je disais qu’ils sentaient mauvais!
PT: Cerise sur le gâteau, l’organisateur nous a dit qu’ils avait eu envie de nous programmer en nous voyant aux Francofolies, alors qu’on n’y avait jamais joué! (Rires.)
Quelle est la première chose que vous faites quand vous rentrez chez vous?
PT: Je prends une douche en général.
CG: Moi, pas forcément, malheureusement. (Rires.) Je me pose dans le fauteuil le plus proche de la porte et pendant un quart d’heure, j’accuse un peu tout ce qui vient de se passer en fumant une cigarette. Et puis après, je vais ouvrir mon frigo.
Propos recueillis par Faustine Kopiejwski
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