Aryana Sayeed, célèbre chanteuse afghane, vient de mettre fin à l’un des plus gros problèmes de l’Afghanistan en brûlant sa robe couleur chair.
Pour éteindre une polémique sur sa prétendue nudité, la chanteuse afghane Aryana Sayeed a mis le feu à sa robe. Dans une vidéo postée en direct sur Facebook le 24 mai dernier, on la voit brûler le vêtement polémique en précisant: “Aujourd’hui, nous résolvons l’un des plus grands problèmes actuels de l’Afghanistan, nous pouvons maintenant nous concentrer sur d’autres problèmes majeurs! ;)”
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Tout commence à Paris, le 13 mai, lors de son premier concert en France. La jeune chanteuse doit faire face à une polémique inattendue: sur les réseaux sociaux, elle est violemment accusée d’être nue sur scène alors qu’elle portait une robe. Visiblement, c’est la couleur chair de la robe qui a engendré les attaques. Avec des manches longues et lui arrivant jusqu’aux chevilles, la robe ne laisse pourtant paraître aucune partie de sa peau.
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France 24 traduit quelques posts Facebook, dont celui d’une internaute qui attaque la chanteuse: “Cest la femme la plus indécente de l’histoire de France. Avec sa robe ‘nue’, elle a déshonoré l’Afghanistan”. Mais le pire se niche dans les commentaires: un déferlement de misogynie, qui souvent utilise la religion pour chercher à se justifier: “La malédiction de Dieu est là”, “Le défaut du musulman c’est une femme maléfique” ou encore “La pute officielle”. En brûlant sa robe, la chanteuse précise tout de même qu’en aucun cas il ne s’agit de donner raison ou de céder à ses détracteurs: “Il convient de noter que la raison de cette action n’est pas la pression de ceux qui vivent toujours dans les âges sombres, mais de sensibiliser davantage à des questions importantes au sein de notre société”.
Fervente militante pour les droits des femmes afghanes, la chanteuse de 31 ans a déjà fait de ses chansons des hymnes féministes, avec ses titres Lady of the Land of Fire et I am a Woman. Véritable symbole de cette lutte, les talibans l’ont visée avec une fatwa pour être apparue sur la télé afghane sans voile dans l’émission The Voice Afghanistan en tant que seule femme coach . “Ils ont demandé aux téléspectateurs de me décapiter en leur promettant le paradis. Je me souviens m’être assise toute la nuit, tremblante de rage et de peur”, se rappelle-t-elle auprès du journaliste du Daily News and Analysis. Courageuse et consciente du symbole qu’elle représente, elle a tout de même décidé de terminer la saison du télé-crochet. Aryana Sayeed n’arborera peut-être plus la robe qu’elle a brûlée mais porte à merveille le nom que CNN lui a donné: “La voix afghane qui ne sera pas réduite au silence”.
Samia Kidari
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