Je ne m’en remets pas. Depuis le vendredi 20 décembre, je ne ressens qu’effroi à l’idée que le droit à l’avortement risque grandement d’être supprimé en Espagne.
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Nos mères, nos grand-mères et nous-mêmes, jusqu’en Irlande aujourd’hui, nous sommes trop battu-e-s pour laisser nos droits se faire piétiner par les catholiques intégristes.
Partout, le droit des femmes à disposer de leur corps est capital. C’est la maîtrise de leur fécondité qui leur permet de ne pas être indéfiniment dépendantes des hommes. C’est ce qui fait d’elles plus que de simples outils de fécondité. C’est tout simplement la pierre angulaire de l’égalité.
Socialiste, je suis féministe. Si cette loi est adoptée, elle aura une conséquence: les femmes espagnoles ne seront plus les égales des hommes. Elle réinstituera les rapports de domination au sein des couples, elle réduira à la clandestinité celles qui n’auront pas les moyens d’aller interrompre leur grossesse à l’étranger.
Remettre en cause aujourd’hui le droit à l’IVG c’est remettre en cause demain le droit à la contraception.
C’est, in fine, remplacer la joie de faire l’amour par la peur de tomber enceinte.
Car remettre en cause aujourd’hui le droit à l’IVG c’est remettre en cause demain le droit à la contraception. La logique est identique: elle consiste à dire que la reproduction ne doit pas être un choix mais un état de fait, une volonté suprême extérieure à nous mêmes.
Combinée à des politiques d’austérité et un chômage dévastateur notamment chez les jeunes, cette loi constituera un drame humain inacceptable et révoltant.
Je ne suis même pas étonnée qu’Angela Merkel, Jose Manuel Barroso, Jean-François Copé, qui appartiennent comme Mariano Rajoy au Parti Populaire Européen, cautionnent par leur silence cette atteinte à nos droits les plus fondamentaux. Ce n’était plus un secret pour personne, mais la droite européenne montre son vrai visage, celle d’une force politique profondément opposée à l’égalité.
Tous les jours, mes amis et camarades espagnols me disent leur détermination à faire reculer le gouvernement de Mariano Rajoy.
Nous ne laisserons pas les conservateurs européens nous voler notre avenir et notre présent. Nous n’accepterons pas que l’égalité s’arrête aux frontières, dans une Europe où ces barrières n’ont plus lieu d’être.
Nous sommes une génération européenne consciente de ses droits et de leur valeur. Nous nous mobiliserons partout en Europe pour défendre le droit des femmes à disposer de leur corps.
Nous ne voulons pas avoir peur, nous voulons être libres de faire l’amour.
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