“Je n’osais plus sortir non maquillée même lorsque j’étais seule ou même pour sortir mes poubelles ou récupérer mon courrier. J’avais peur de croiser qui que ce soit, un voisin… Que l’on pense que je suis moche! Ou négligée!”: c’est l’un des témoignages que l’on peut lire sur le compte Instagram @nomakeupmouvement qui vient d’être lancé. On le doit à Haciba Meïra, journaliste et consultante de 27 ans, qui s’est posée il y a quelques années “la question de [s]on propre rapport au maquillage” après les déclarations d’Alicia Keys au sujet du no make-up: “Le matin, en me regardant dans le miroir, je soufflais systématiquement en voyant mon visage, puis j’allais ‘arranger tout ça’ avec une crème, de l’anti-cernes, un fond de teint beige doré, une poudre, un peu de blush, un trait de noir aux yeux, du mascara et du crayon pour sourcils.”
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La vingtenaire réalise alors qu’elle a besoin de tout ça pour “[s]aimer, pour sortir, pour pouvoir [s]‘exposer au regard des autres”. La lecture de l’excellent livre de Mona Chollet, Beauté fatale, achève de la convaincre: “En tant que femmes, on a toutes potentiellement assimilé l’idée selon laquelle notre valeur et notre respectabilité étaient directement liées à notre physique.” Avec ce compte Instagram, Haciba Meïra souhaite “interroger l’injonction au maquillage, en espérant peut-être déconstruire le sentiment d’obligation à être maquillée que l’on ressent souvent”.
J.T.
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