Le mouvement artistique “Nasty Women”, né au début de l’année à New York pour protester contre la misogynie de Donald Trump, débarque à Londres en invitant des artistes féministes de tous bords à participer.
Le concept est simple: réunir les femmes autour de l’art pour mieux faire entendre leur voix et mieux défendre leurs droits. Ou pour reprendre les propres mots du mouvement, pour “faire un gros doigt à l’état actuel du monde”. L’expo, qui se tiendra dans le quartier londonien de Shoreditch du 21 septembre au 1er octobre, réunira 41 artistes des quatre coins du monde et sera l’occasion de promouvoir de jeunes artistes féministes. Au rendez-vous: de la peinture, de la photo, de l’art vidéo, de la sculpture, de la performance, du street art et même une expérience de réalité virtuelle qui recrée diverses situations de harcèlement, histoire de faire comprendre aux visiteurs -surtout les hommes- ce que ça fait d’être une femme dans la rue au XXIème siècle.
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“Ça me fait penser à une femme belle et forte qui aurait abandonné tout ce qui l’oppressait: le soutien-gorge qui serre, la blouse de travail et les chaussures inconfortables.” Instagram / @nastywomenuk
Mais qu’est-ce qu’une “Nasty Woman” au juste? “Si vous soutenez les droits des femmes, alors devinez quoi, vous êtes une Nasty Woman”, écrivent-elles sur leur site. Toute personne se définissant comme telle peut envoyer son œuvre d’art, peu importe son âge, sa religion, sa nationalité ou son orientation sexuelle. Comme le laisse entendre son nom -“nasty” signifie dans ce contexte “indécent”-, les œuvres se veulent un poil aguicheuses, voire carrément sexy. Nudité et sexe sont les bienvenus dans cette expo célébrant le corps féminin, que ce soit pour parler d’amour, de désir, d’homosexualité, de transsexualité, de viol, d’avortement, de maternité, ou encore de prostitution. Mais la provocation n’est pas un critère absolu, et certaines artistes préfèrent la sobriété pour faire passer leur message.
Le mouvement, qui compte déjà une quarantaine d’expositions à son actif dans le monde, a levé plus de 180 000 dollars grâce à la vente des œuvres, qui ont été reversés à des associations défendant les droits des femmes. À quand l’expo Nasty Women en France?
Sophie Kloetzli
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