Vous savez, cette génération qui n’a jamais conçu l’amour sans une capote, celle qui n’a jamais fumé sans imaginer ses poumons grisonner en 3D, celle qui, après avoir obtenu son permis de conduire, transpirait plus qu’elle ne profitait de sa liberté, trop angoissée de vivre en vrai le spot de la Sécurité routière. Notre génération Y est une grande parano. Elle dispose d’outils tactiles fascinants, mais elle sait trop bien que les écrans ont des effets dévastateurs sur sa vision et sa capacité de concentration. Elle peut prendre l’avion pour passer un week-end à Berlin au même tarif qu’un péage sur l’A6, mais elle culpabilise à l’idée que tout ce kérosène contribue au réchauffement de la planète. Cette “hyper conscience” n’a pas que des conséquences sur nos fins de semaines, elle conditionne aussi notre rapport à la politique.
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La verticalité du rapport politique ne correspond plus à notre schéma de pensée
Contrairement à une idée répandue, les 20-35 ans s’intéressent autant à l’actualité et à la “vie de la cité” que leurs aînés, seulement, ils ne s’impliquent plus de la même façon. La verticalité du rapport politique entre l’élu et le représenté ne correspond plus à notre schéma de pensée. Glisser un bulletin parmi 45 millions d’autres, pour un candidat qui nous plaît à moitié, quelle hérésie quand on connaît l’influence d’Internet sur l’économie, le rôle des réseaux sociaux, le poids des firmes américaines qui font la pluie et le beau temps dans tous les pays occidentaux. Dans notre société, en trente ans, tout a changé ou presque, sauf la politique. Elle, elle fait comme si de rien n’était.
Nous pensons qu’en réalité, si les jeunes Français ont la tentation de quitter leur pays, ce n’est pas parce qu’ils n’ont plus confiance dans notre pays, mais dans son pilotage. Si rien ne se fait en France, c’est parce qu’au fond, nous ne faisons confiance à personne pour faire, justement. Rejetés, inaudibles, nos élus sont devenus incapables de la moindre réforme de fond. Ils colmatent sans prendre de risques, pour ne pas nous fâcher davantage. À force, nous avons la sensation terrible que le temps joue contre nous, que notre pays est comme paralysé dans un monde qui, lui, n’en finit pas d’accélérer. C’est la fin d’un modèle. La politique est salie par le manque de transparence, par les affaires quotidiennes qui font jaser aux repas de famille et nous confortent toujours plus dans notre fatalité si française. Après tout, pourquoi voter? Pourquoi espérer quoi que ce soit de plus à l’élection suivante? La politique française, pour nous les Y, est un casting qui ne change jamais, où les candidats ont droit à des deuxième, troisième, quatrième chances, peu importe leur inefficacité et leurs erreurs.
Ce n’est pas un hasard si cette année, un ancien Premier ministre condamné par la justice, puis réélu, a gagné le prix de l’humour politique pour cette phrase: “En politique, on n’est jamais fini. Regardez-moi!” Voilà la vraie raison de notre désespoir: le fatalisme d’un pays incapable de reprendre la main sur ce qui lui permet d’avancer ou pas, à savoir sa représentation nationale.
Des propositions de bon sens permettraient de réveiller notre système politique et de le renouveler en profondeur
Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas du grand soir, de faire nos valises ou de casser notre modèle de société. Au contraire. Nous sommes convaincus qu’il existe des alternatives, moins éloquentes mais plus efficaces, pour que notre modèle soit enfin en phase avec son temps.
Nous proposons donc une liste de solutions, concrètes, réalistes mais ambitieuses. Des propositions de bon sens approuvées par des experts (juristes, politologues) qui pourraient réveiller enfin notre système politique et le renouveler en profondeur, l’assainir. Bref, le rendre à nouveau acceptable.
– Instaurer des peines incompressibles pour les élus fraudeurs
– Limiter à 3 le nombre de mandats identiques q’un élu peut cumuler dans le temps
– Rationaliser le mode de financement des parlementaires
Ce constat et cet espoir n’ont de frontières ni politiques ni générationnelles
Nous ne sommes pas des révolutionnaires et encore moins des adeptes du “tous pourris”. Nous n’oublions pas que l’immense majorité des élus locaux fait son travail avec dignité. Seulement, elle est éclipsée par cette minorité d’élus médiatiques qui ruinent la confiance des citoyens dans la politique au motif qu’ils sont incapables de résister aux tentations du pouvoir et du carriérisme. À nous de les en dissuader. Ce constat et cet espoir ont besoin de votre soutien pour s’épanouir et se faire entendre. Il n’ont de frontières ni politiques, ni générationnelles. Si vous les partagez, signez ici.
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