Les municipales 2014 sont pour elles l’occasion de passer en première ligne. Qu’elles soient têtes de liste ou dans la garde rapprochée de candidats d’envergure, elles nous dévoilent les coulisses de leur campagne.
Elle fait partie des sept candidats de gauche qui se présentent à Montreuil aux prochaines élections municipales, faisant de la campagne une “tambouille politicienne” pour les électeurs, surtout depuis que Dominique Voynet, la maire sortante, a annoncé qu’elle ne se représenterait pas. Mais Mouna Viprey, 45 ans, reste résolument optimiste pour le scrutin à venir.
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Cette ancienne élue de la mairie de Montreuil -actuellement vice-présidente de la communauté d’agglomération Est Ensemble– avait fait campagne en 2008 aux côtés des Verts, devenant la première adjointe de Dominique Voynet, et se faisant exclure du Parti socialiste par la même occasion. Mais l’alliance n’aura tenu que deux ans: en 2010, en désaccord avec la hausse des impôts locaux, elle claque la porte de la mairie. Si, entre les municipales et les législatives, Mouna Viprey en est à sa quatrième campagne électorale, c’est la première fois qu’elle se lance en tant que tête de liste, sous l’étiquette Divers gauche.
Ton premier meeting?
C’était le 12 avril dernier, la liste Élire Montreuil avait réuni environ 350 militants et sympathisants. On a vraiment lancé la campagne à ce moment-là.
Ta première promesse de campagne?
Tenir mes engagements. Par exemple, je n’augmenterai pas les impôts. Et le plus important pour moi, c’est de toujours maintenir le respect avec les habitants de Montreuil: le projet de ville, on le co-construit avec eux.
Ton premier discours?
C’était lors de mon premier meeting. J’aime autant écrire les discours que les prononcer. L’écriture prend du temps, mais le message ne prend son sens que quand on le dit.
Ton premier porte-à-porte?
J’en fais depuis toujours, et l’équipe d’Élire Montreuil est véritablement ancrée sur le terrain. Dans notre ville, cohabitent une classe moyenne et une classe sociale en difficulté: la municipalité a vocation à répondre aux attentes de sa population, qui ne sont pas les mêmes en fonction des quartiers et des milieux sociaux. Le défi est de réunir ces populations et de gérer des réalités territoriales très diverses pour que le vivre ensemble ait un sens.
Ton premier marché?
Il y en a tellement à Montreuil que je fais le tour, pour être présente dans tous les quartiers à égalité. Et je ne suis pas la seule: tous les militants de l’équipe sont des piliers du bitume. À force, on connaît parfaitement la ville. Je dis toujours que je pourrais être chauffeur de taxi sans GPS et que je ne me perdrais pas!
Ta première déconvenue?
Je touche du bois, mais pour l’instant il n’y en a pas eu. Pourtant, des coups, j’en ai reçu dans ma carrière; quand je me suis engagée en politique, je ne pensais pas que les coulisses étaient si violentes. Heureusement qu’il y a de super rencontres humaines qui font tenir.
Ta première interview?
C’était pour L’Express.fr qui a eu l’exclu de ma candidature. J’avais rencontré le journaliste quelques semaines plus tôt dans le cadre d’un dossier plus général sur la Seine-Saint-Denis et il m’a suivie.
Ton premier tweet de campagne?
Je m’y suis mise en mai, et nous tweetons tous beaucoup depuis @ElireMontreuil. Les réseaux sociaux ne font pas une campagne mais, ne pas y être, c’est être out. On ne fait pas de la politique en 2014 comme on en faisait dans les années 70, Internet a tout révolutionné.
Ta première photo officielle?
Elle a été prise par Tina Merandon, que je connais depuis longtemps. Cette photographe est montreuilloise, comme le graphiste d’ailleurs: mon affiche est 100% Montreuil!
Tes premiers pas en politique?
Du plus loin que je me souvienne, je n’ai jamais supporté les inégalités. J’ai grandi à Fès au Maroc, où je ne manquais de rien, je suis allée au lycée français… J’étais du bon côté et pourtant, je ne supportais pas l’injustice. Quand je suis arrivée en France pour mes études, j’ai tout de suite fait du soutien scolaire pour la Croix Rouge et j’ai adhéré au PS à cette époque. Même si je n’ai plus ma carte aujourd’hui, je suis toujours socialiste. Sauf que je revendique maintenant ma liberté en tant que femme politique.
Premier ou deuxième tour?
Deuxième!
Ton/ ta premier(e) fan?
Celui qui partage ma vie. On est mariés depuis presque 25 ans et j’ai beaucoup de chance de ce côté-là. La politique, c’est très envahissant, et si votre conjoint ne l’accepte pas, votre couple explose. Et puis, pour être une femme politique équilibrée, il faut être une femme heureuse.
Premier mandat d’une longue série?
Je ne crois pas. Jusqu’à cette campagne, j’ai toujours travaillé comme économiste, et je le referai le jour où je ne suis plus élue. Dans ce domaine, je trouve que Bertrand Delanoë est exemplaire: il a un super bilan, il est très populaire et il dit qu’il arrête. En politique, il ne faut faire que passer.
Propos recueillis par Myriam Levain
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