On a lu pour vous cette tribune de Monica Lewinsky, dans laquelle elle revient sur la solitude dans laquelle elle a traversé l’affaire qui a bouleversé sa vie, et pourquoi elle se félicite de la solidarité qui naît entre les femmes avec le hashtag #MeToo.
“ ‘Je suis vraiment désolée que tu aies été si seule.’ Ces sept mots m’ont réparée. Ils ont été écrits lors d’un échange privé que j’ai eu récemment avec l’une des femmes courageuses à la tête du mouvement #MeToo. Quelque part, le fait qu’ils viennent d’elle -une reconnaissance mutuelle à un niveau profond et émouvant-, m’ont bouleversée au point que je me suis mise à pleurer. Oui j’avais reçu beaucoup de lettres de soutien en 1998. Et oui, dieu merci, j’avais reçu le soutien de ma famille et de mes amis. Mais globalement j’avais été seule. Tellement. Seule. Publiquement seule -abandonnée en premier lieu par le protagoniste de la crise, qui me connaissait bien et intimement. Que j’aie fait des erreurs, nous sommes tous d’accord là-dessus. Mais naviguer dans cet océan de solitude était terrifiant. (…)
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Je dois et nous devons une fière chandelle aux héroïnes de #MeToo et Time’s Up. Elles brisent le silence de toutes ces conspirations pernicieuses qui ont longtemps protégé les hommes puissants dans les affaires d’agression sexuelle, de harcèlement sexuel et d’abus de pouvoir. Heureusement, Time’s Up répond maintenant au besoin d’argent des femmes pour financer les énormes frais juridiques que leur coûte leur prise de parole publique. Mais il y a un autre coût à prendre en compte. Pour beaucoup d’entre elles, il y a aussi eu un re-déclenchement. Tristement, ce que je vois dans chaque nouvelle déclaration et pour chaque nouveau post de #MeToo, c’est une nouvelle personne qui pourrait avoir à gérer la résurgence d’un traumatisme. Mon espoir est qu’à travers Time’s Up (ou peut-être un autre organisme) on puisse commencer à prendre en charge les ressources qui sont nécessaires à une thérapie consécutive à un traumatisme, qui mène vers la survie et la guérison.
Dans une longue tribune publiée dans le Vanity Fair américain, la stagiaire la plus célèbre de la Maison Blanche, revient sur la tempête qui s’est abattue sur elle en 1998, lorsque sa liaison avec le président des États-Unis Bill Clinton a été révélée au monde entier, entraînant l’une des crises politiques américaines les plus importantes du XXème siècle. La jeune femme, alors âgée de 24 ans, s’est retrouvée au cœur d’enquêtes judiciaires qui ont bouleversé le cours de sa vie, et dans lesquelles elle s’est sentie abandonnée par tous et jetée en pâture des médias internationaux. Aujourd’hui âgée de 44 ans, elle accueille avec joie le mouvement de libération de la parole des femmes incarné par #MeToo et surtout la solidarité qu’il fait naître entre des victimes historiquement condamnées au silence.
À lire le plus vite possible en VO sur le site de Vanity Fair.
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