Les municipales 2014 sont pour elles l’occasion de passer en première ligne. Qu’elles soient têtes de liste ou dans la garde rapprochée de candidats d’envergure, elles nous dévoilent les coulisses de leur campagne.
À 27 ans, Marine Tondelier sera la première écologiste “de la liste d’union en cours de constitution derrière le maire sortant d’Hénin-Beaumont (ndlr: Eugène Binaisse), qui est de gauche mais sans étiquette”. La bataille avec le Front National, conduit par Steeve Briois, s’annonce serrée. Même si selon un sondage CSA pour Le Figaro, BFMTV et Orange, le FN échouerait au second tour.
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Ton premier meeting politique?
C’était pendant la campagne européenne de 2009, à Lille. J’avais voté pour José Bové à la présidentielle de 2007. Je me suis rendue au meeting d’Europe Écologie-Les Verts (EE-LV) par curiosité pour l’entendre alors que j’étais loin de me passionner pour cette élection et ce fut une révélation. Je me suis sentie en connexion avec ce qui était dit sur la scène, par lui, par Daniel Cohn-Bendit, par Cécile Duflot et les autres. Et je me sentais bien dans cette salle. Et avec ces militants et sympathisants que pourtant je ne connaissais pas (encore). J’ai adhéré au parti des Verts dans la foulée, pour les soutenir, immédiatement en rentrant chez moi. Ce fut quasiment instinctif.
Ta première promesse de campagne?
Promesse? Je préfère parler d’engagement de campagne, c’est plus concret! Sur un plan personnel, mon engagement c’est d’être une élue travailleuse, présente, à l’écoute et intègre. Ça parait évident mais à Hénin-Beaumont, l’histoire a montré que ça ne l’était pas tant que ça.
Ton premier discours?
Mon premier “vrai” discours, c’était pendant la campagne des législatives de 2012 à Hénin-Beaumont. Mon meeting était artisanal mais très convivial, à la salle des fêtes, avec un groupe sympa du coin, un buffet de salades et de tartes faites maison et des copains écolos venus me soutenir comme la sénatrice du nord Marie-Christine Blandin, la députée européenne Hélène Flautre, et le secrétaire national écolo Pascal Durand. Le texte du discours, préparé avec des copains la veille, m’avait rassurée. On l’avait vraiment écrit comme on en avait envie mais en respectant le côté très officiel de l’exercice. Il nous plaisait bien.
Ton premier porte-à-porte?
Mon premier porte-à-porte date de ma première campagne électorale, quelques semaines après mon adhésion en 2009. Le maire d’Hénin-Beaumont venait d’être révoqué et une élection municipale partielle était organisée, à laquelle les Verts avaient décidé de participer sur une liste autonome. Le porte-à-porte n’est pas un exercice compliqué. Les questions très techniques sont rares. Les personnes que l’on rencontre sont surtout intéressées par un échange humain, par de la sincérité.
Ta première déconvenue?
Je suis d’un naturel positif et optimiste. Si on se concentre trop sur des déconvenues, on déprime et l’aigreur s’installe. Alors, on n’est plus efficaces pour la cause que l’on défend. Donc j’avoue que je n’ai pas de déconvenue particulière en tête, et que je n’ai pas spécialement envie de faire d’efforts pour m’en remémorer!
Ta première interview?
De mémoire c’est un portrait qu’avait réalisé Presse Océan lorsque j’étais chez les Jeunes Écologistes, intitulé “Une autre marine est possible”. Après les législatives, Nord Eclair, un quotidien régional du Nord-Pas-de-Calais, avait également publié une longue interview titrée “Une verte très nature”.
Ton premier tweet?
Euh… Un truc nul du genre “Bonjour j’ai créé un compte Twitter je vais apprendre à m’en servir”… En tout cas c’était en 2010, pendant la campagne des élections régionales. On était encore peu nombreux sur Twitter. Et j’ai rapidement adopté l’outil que je trouve pratique et spontané. Quatre ans plus tard , j’en suis à près de 8000 tweets!
Ta première photo officielle?
La première date des municipales de 2009, où la tête de liste Régine Calzia avait préféré que toute la liste soit présente sur la photo, ce qui avait beaucoup plu dans la ville.
Tes premiers pas en politique?
Mes premières “campagnes internes” datent de 2011. Pendant la même période à peu près, nous devions renouveler notre direction et désigner notre candidat(e) à la présidentielle. Je me suis beaucoup investie en faveur de Nicolas Hulot qui fut malheureusement battu par Eva Joly, ainsi que derrière Cécile Duflot qui remporta, elle, largement le congrès de La Rochelle.
Ton / ta premier(e) fan?
Ça, il faut demander aux électeurs par chez moi! Ce que je peux vous dire c’est que deux personnes à Hénin-Beaumont aux législatives avaient conservé mon bulletin et ont voté pour moi au deuxième tour également alors que je n’étais plus en lice… Et je vous assure que dans le bureau de vote en question, ça ne peut pas être quelqu’un de ma famille.
Premier mandat d’une longue série?
Nous verrons bien! Je fais de la politique parce que j’aime ça. Comme si c’était un loisir. Je passerai à autre chose le jour où ce ne sera plus un plaisir. Dans tous les cas, nous, écologistes, sommes contre le cumul dans le temps, et le renouvellement des personnels politiques. Du coup, les longs mandats, ça n’est pas ce qui nous parle le plus…
Propos recueillis par Julia Tissier
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