A 27 ans, l’actrice australienne vient d’être nominée aux oscars pour incarnation de la patineuse Tonya Harding. Désormais productrice, il faudra compter avec elle dans le nouveau cinéma américain.
Le petit jeu des classements annuels est symptomatique de la trajectoire empruntée par Margot Robbie ces dernières années. En 2016, l’actrice australienne de 27 ans figurait tout en haut de l’assez peu féministe classement FHM des 100 femmes les plus sexy au monde. Si elle a rétrogradé l’an dernier à la quatrième place, son nom figure à présent dans un nouveau classement, bien plus classe, celui des 100 personnalités les plus influentes selon Time. Elle y côtoie Emma Stone mais également Neymar, Donald Trump, Julian Assange ou encore Cindy Sherman.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Passée des femmes les plus sexy aux plus influentes
Une transformation de bimbo blonde en femme d’influence qu’elle partage avec une autre actrice venue de l’hémisphère Sud, Charlize Theron. Cover girl FHM en 2001, la star du dernier Mad Max a, elle, dû attendre quinze ans pour figurer dans le prestigieux classement de Time. Signe des temps qui changent enfin et d’une carrière habilement menée, Margot Robbie a effectué le même trajet en deux petites années. Pressée et sûre d’elle, elle est aujourd’hui l’une des actrices les plus prisées d’Hollywood.
Pourtant, rien ne la destinait à une telle acmé. Troisième d’une fratrie de quatre, elle grandit dans une toute petite ville perdue dans l’arrière-pays australien. Elle y mène d’abord une vraie vie de country girl. Entre la ferme de ses grands-parents et des petits boulots étudiants, Margot Robbie est vite plongée dans le monde du travail. “Ma mère nous élevait seule. Mes deux frères, ma sœur et moi avons commencé à travailler très tôt pour parvenir à joindre les deux bouts.” Après ses cours au lycée et son babysitting hebdomadaire, elle adore revoir ses films de chevet, notamment Le Cinquième Elément et Robin des bois: Prince des voleurs. Son High School Certificate en poche, elle décide de s’envoler pour Melbourne et de commencer une formation d’actrice, un voyage plus effrayant que celui qu’elle effectuera vers les Etats-Unis trois ans plus tard: “Je ne connaissais personne, j’avais 17 ans et j’étais complètement fauchée. Si cela s’était mal passé, je n’aurais même pas eu assez d’argent pour rentrer chez moi.”
Une succession de seconds rôles
En parallèle des cours de comédie, elle travaille dans un Subway et commence à passer des castings. A peine un an après son arrivée dans la capitale culturelle australienne, elle est engagée dans le soap opera pour ados Les Voisins. Nommée aux Logie Award -équivalent des Golden Globes en Australie-, elle en profite pour prendre un nouvel agent et s’envoler pour Los Angeles: “Dès que j’ai commencé à tourner dans Les Voisins, je savais que je voulais déménager à Hollywood. Pendant le tournage de la série, j’apprenais l’accent américain et je mettais de côté le plus d’argent possible.” Son premier contrat hollywoodien, elle le décroche dans Pan Am, série où elle partage la vedette avec Christina Ricci dans le rôle d’une apprentie hôtesse de l’air. Si la série est annulée au bout d’une saison, sa performance est remarquée. Elle rebondit vite avec un rôle secondaire dans Il était temps (2013), la comédie aussi romantique que fantastique de Richard Curtis.
La gifle à Leonardo DiCaprio le jour du casting
Arrive enfin le jour où son agent lui fait lire le scénario du prochain film de Martin Scorsese, Le Loup de Wall Street (2013): “Je n’aurais normalement jamais pu avoir accès à un tel projet. Comme la production disposait déjà d’une énorme star en la personne de Leonardo DiCaprio, elle était ouverte à une partenaire moins connue pour le rôle de sa femme. Mais je ne m’attendais pas du tout à me retrouver face à lui dès le casting.” “Je me suis dit que je n’avais que quelques minutes pour faire quelque chose qui me singularise par rapport aux autres candidates. Je me suis mise à improviser une dispute. On a commencé à se crier dessus et j’ai fini par le gifler. En sortant, je me suis dit que je venais peut-être de signer la fin de ma carrière mais ils m’ont offert le rôle quelques jours plus tard.”
Bruno Deruisseau
Cet article a été initialement publié dans Les Inrockuptibles.
{"type":"Banniere-Basse"}