On a lu cet article très intéressant de Meufs sur les arguments utilisés pour délégitimer la parole des femmes et on vous le conseille fortement.
“Lors de son discours du 25 novembre sur les violences faites aux femmes, c’est le président de la République lui-même qui a mis les pieds dans le plat à trois reprises. Emmanuel Macron a notamment évoqué le passage ‘d’une société de l’oubli à une société de la délation généralisée’.
Un petit point historique s’impose. Frédérique Neau-Dufour, historienne et directrice du Centre européen du résistant déporté du Struthof (Bas-Rhin), tient tout d’abord à préciser ce qui différencie la délation de la dénonciation: ‘Dans la délation, il y a la volonté de nuire à autrui, avec des conséquences qui, pendant la guerre, il faut tout de même le souligner, pouvaient être la mort. Il y a aussi l’idée de profiter à soi-même, dans un rapport assez égoïste de vengeance. C’est donc un terme connoté de manière négative. À l’inverse, la dénonciation peut se parer de vertus plus civiques: on veut aider une cause à progresser. Il y a une certaine responsabilité de la personne qui prend la parole pour améliorer une situation. Or aujourd’hui, quand on intervertit ces deux termes, ça fait porter sur les femmes une accusation de faire ça par méchanceté, par vengeance.’”
Dans cet article publié sur le site de Meufs, la journaliste Rozenn Le Carboulec passe en revue les différents arguments utilisés pour délégitimer la parole des femmes depuis l’affaire Weinstein, de l’accusation de délation au non-respect de la présomption d’innocence en passant par le risque de la chasse aux sorcières.
À lire le plus rapidement possible sur le site de Meufs.