On a lu pour vous cette lettre publiée dans Libération, qui interroge le choix des invités de Marlène Schiappa aux premières Universités d’été du féminisme, et on vous le conseille.
“C’est avec enthousiasme que j’ai appris la création des premières Universités d’été du féminisme organisées les 13 et 14 septembre. […] Cependant, quelle ne fut pas ma surprise quand j’ai découvert certains de vos invités. […] Pour être plus claire, inviter Raphaël Enthoven qui nous explique un matin sur deux à la radio pourquoi les féministes se trompent et Elisabeth Lévy, fondatrice et directrice de Causeur, un journal ouvertement masculiniste, c’est comme si le PS avait invité François Fillon et Laurent Wauquiez à intervenir à La Rochelle! […]
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Les femmes se sentent systématiquement obligées de se justifier dans leurs combats. De faire venir une parole extérieure, une parole “contre”, pour prouver qu’elles sont dans le fond toujours “gentilles”. Cela me rappelle la campagne sur Twitter ou des femmes avaient brandi un panneau: ‘Je suis féministe mais…’ Comme si le féminisme était un gros mot. Comme s’il lui fallait toujours un bémol pour l’adoucir. Lorsque l’une de mes amies m’explique pourquoi elle est “féministe mais…” elle aime faire la cuisine/se maquiller/aime les hommes (oui parfois nous en sommes encore là), je lui donne cette réponse: tu es consciente qu’il existe des inégalités, des discriminations, des violences, dont les femmes sont exclusivement victimes, parce qu’elles sont des femmes? Tu es contre? Tu le dis? Félicitations, tu es féministe. Il n’y a pas de “mais”.”
Dans une lettre intitulée Madame Schiappa, il n’y a pas de “féminisme mais…”, publiée sur le site de Libération dimanche 2 septembre, la réalisatrice et autrice Léa Domenach interpelle la secrétaire d’État en charge de l’égalité entre les femmes et les hommes. Elle lui reproche d’avoir invité Raphaël Enthoven et Élisabeth Lévy aux premières Universités d’été du féminisme, témoignant ainsi d’une volonté de lisser l’image de la lutte contre le sexisme. Et de terminer sur un constat amer: “alors que vous êtes de ma génération, vous incarnez par vos actes une réalité consternante: sur tout ce qui touche aux droits des femmes, la France s’est arrêtée d’avancer, il y a plus de quarante ans”.
À lire le plus vite possible sur le site de Libération.
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