Le 28 septembre, à l’occasion de la Journée mondiale du droit à l’avortement, des rassemblements se sont tenus dans toute la France pour défendre l’accès à l’IVG dans tous les pays. Sur la place de la République à Paris, la manif a été marquée par des altercations entre le Witch Bloc et les Femen.
“Conservatisme du balai!”, “Gardez vos rosaires loin de nos ovaires”, “Plutôt jouir que se reproduire”: voici ce qu’on pouvait lire sur les banderoles des manifestant·e·s qui se sont rassemblé·e·s sur la place de la République à Paris jeudi soir, à l’occasion de la Journée mondiale du droit à l’avortement. Un moment-clé de la manif a consisté à jeter des cintres, objet autrefois utilisé pour les avortements clandestins devenu un véritable symbole. Si l’accès à l’IVG est un droit acquis en France, ce n’est pas le cas de tous les pays en Europe, notamment à Malte, où il est toujours illégal, et en Irlande et en Pologne où il est très restrictif. Le collectif “Avortement: les femmes décident” a donc lancé une pétition adressée au Parlement européen demandant à ce que l’accès à l’IVG devienne une norme européenne. La manif a aussi été l’occasion de relancer le débat sur la PMA, en témoignent les pancartes “IVG/PMA même combat”.
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Malgré l’union dans un même combat, le rassemblement place de la République a été émaillé par quelques tensions entre les différents mouvements féministes. Déjà présent lors de la manif contre la réforme de la loi travail le 12 septembre dernier, le Witch Bloc, qui se décrit sur sa page Facebook comme un “groupe de sorcières féministes, radicales et en colère”, a fait un retour très remarqué. Chapeaux pointus, robes noires et banderoles imagées -“Des embryons pour notre potion”- le cortège de sorcières a déploré une forme de censure: “Nous nous sommes rendues au rassemblement en faveur du droit à l’IVG, comme prévu, mais une fois sur place, la parole nous a été refusée par les organisatrices, qui estimaient que nous allions délivrer ‘une oraison à la prostitution’ (Ndlr:le Witch Bloc défend notamment le droit à l’IVG pour les travailleuses du sexe). Notre parole a été silenciée au profit d’associations discriminantes telles qu’Osez le féminisme! et les Femen. Nous, sorcières de Paris, sommes plus en colère que jamais.”
Sophie Kloetzli
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