Maïssa et Mayada Gargouri, respectivement 31 et 26 ans, sont plus connues sous le nom de Desperate Bledardes. Ces deux jeunes femmes racontent leur vie en BD et cartonnent sur les réseaux sociaux. À l’occasion de l’évènement Sisterhood, organisé en partenariat avec Facebook et l’accélérateur de start-up TheFamily, nous les avons rencontrées et soumises à une interview “Sister”.
Avant de parler, elles se regardent, comme pour s’assurer qu’elles pensent à la même chose. Ce que l’une va répondre, l’autre semble le deviner dans le silence qui précède. C’est en tout cas le sentiment qu’on a face aux sœurs Gargouri. Des deux visages mutins, il est difficile de savoir qui, de Maïssa ou de Mayada Gargouri, est la plus âgée. Il se trouve que Maïssa, 31 ans, juriste et toquée de psychanalyse est l’aînée et Mayada, 26 ans, commerciale dans une boîte de transports et passionnée de théâtre, la cadette. Ce sont elles qui forment les Desperate Bledardes, du nom de la page Facebook aux plus de 270 000 fans, une caricature, sous forme de bandes-dessinées, de leur quotidien de “blédardes” à Montesson, dans les Yvelines. Leur objectif? “Amuser les lecteurs en parlant de sujets de société.” Et se moquer d’elles-mêmes au passage.
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“Mayada voulait se moquer de moi, elle a fait un montage vidéo avec des dessins et l’a poussé sur Facebook.”
Nées de parents tunisiens, Maïssa et Mayada Gargouri ont grandi en région parisienne et n’ont pas encore quitté le cocon familial. Ces deux Tanguy au féminin l’assument complètement: “On n’a pas envie de vivre seules.” Les parents, eux, aimeraient pourtant bien s’en débarrasser: “Ils veulent qu’on parte”, admettent-elles en riant. C’est en 2009 que les sœurs,“fusionnelles”, ont créé les Desperate Bledardes. Au début, ce sont des vidéos sur leur quotidien qu’elles balancent sur Facebook pour faire marrer les copains. “Mayada voulait se moquer de moi, elle a fait un montage vidéo avec des dessins et l’a poussé sur Facebook, raconte Maïssa, tous nos amis ont aimé et ont voulu une suite.”
Ces deux célibataires parlent quotidien, relations amoureuses et familiales, sans épargner personne.
Après une saison de vidéos, les deux sœurs arrêtent pour “se consacrer aux études”. Trois ans plus tard, elles reviennent mais cette fois-ci avec des bandes-dessinées pour pouvoir “poster plus souvent”: “Mayada dessine et on écrit les scénarios ensemble”, explique l’aînée. Ces deux célibataires parlent quotidien, relations amoureuses et familiales, sans épargner personne. Repérées par le site de rencontres communautaires Mektoube, elles ont créé un spin-off intitulé La Famille Bentaba, et ont été approchées par des maisons d’édition. Les deux rêvent plutôt d’une adaptation au cinéma. Avant qu’elles ne s’envolent, on les a stoppées pour les soumettre à notre interview “Sister”.
Votre sœur est-elle votre âme sœur?
Maïssa: Oui! Je n’arrive pas à trouver les mots, mais je l’ai su avant sa naissance, ça a été le plus beau cadeau de ma vie. Mayada est à la fois ma sœur, mon amie et parfois ma fille. (Rires.) On sait qui est notre âme sœur quand on est prêt à se sacrifier pour cette personne et à mettre de côté tous nos intérêts personnels.
Mayada: Pour son dernier anniversaire, je lui ai fait une vidéo pour lui montrer à quel point elle est importante pour moi. Sinon, je crois que Maïssa a tout dit.
De vous deux, qui est la bonne sœur?
Mayada: C’est toi, tu es la plus stable, la plus protectrice.
Maïssa: Je vais pas me jeter des fleurs mais… (Rires.) Mayada aussi, c’est mon premier soutien en cas de blues, de déprime et la première aussi à trouver le moyen de me faire rigoler.
Vous êtes plutôt Virgin Suicides ou Sister Act?
Maïssa: Difficile de choisir, je dirais un mélange des deux.
Petites, vous étiez sœurs jumelles ou sœurs ennemies?
Maïssa: Plutôt sœurs ennemies mais j’avais quand même toujours besoin de la protéger.
Mayada: En effet, petites, on s’entendait moins bien, ça nous arrivait de nous embrouiller.
La chouchoute des parents, c’est?
Maïssa: Mayada, car c’est la plus jeune. Je m’en fiche car il n’y a aucune rivalité entre nous.
Mayada et Maïssa Gargouri © Julia Tissier pour Cheek Magazine
Les sœurs Kardashian ou les sœurs Ingalls?
Maïssa: Ingalls! Il n’y a qu’à voir mes tenues vestimentaires.
Mayada: Je confirme! Quand j’ai envie de m’habiller ringard, je vais dans son placard. Parfois elle ressemble à Caroline Ingalls avec la chemise d’Almanzo. Par contre, moi, je suis plutôt Kardashian.
Vous auriez aimé avoir un frère?
Maïssa: Oui mais Mayada n’a pas voulu, elle a tout simplement interdit à nos parents de faire un autre enfant! (Rires.)
Mayada: C’est vrai, je voulais être la dernière. Fallait pas qu’ils m’écoutent!
Qu’est-ce qu’une sœur ne fera jamais à l’autre?
Maïssa: La trahir. Ou lui faire n’importe quel coup bas. Je vois ses intérêts avant les miens.
Mayada: Pareil.
La dernière fois que tu as sauvé ta sœur d’un mauvais pas?
Maïssa: On était en voiture sur les Champs-Élysées, on rentrait de soirée et Mayada avait cumulé quelques infractions au code de la route. On s’est fait arrêter et j’ai dit au policier de faire sauter les points sur mon permis, mais pas sur le sien. Je crois qu’il a eu de la peine et ils nous a finalement laissées partir comme ça! (Rires.)
Mayada: Moi, c’est plus rare que je la sauve car elle fait rarement des conneries.
Propos recueillis par Julia Tissier
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