On a rencontré Claire Cano, cofondatrice de LuckyLoc, qui importe en France un concept encore inconnu: la location de voiture à 1 euro.
Difficile de mettre la main sur Claire Cano. À 27 ans, la jeune femme court de rendez-vous en rendez-vous depuis qu’elle a fondé LuckyLoc en 2012 à la sortie d’HEC. À ses côtés, Idris Hassim, l’un de ses camarades de classe, passé par HEC Montréal. Le concept de leur start-up est novateur et le principe est simple: au lieu d’aller récupérer en camion leurs voitures louées puis laissées à l’autre bout de la France, les sociétés de location confient la tâche à LuckyLoc. Le site demande alors 1 euro symbolique à un particulier qui cherche à faire ce trajet et accepte de ramener le véhicule. L’essence et les péages éventuels restent à sa charge mais en prenant des covoitureurs, le trajet peut s’avérer gratuit.
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Intelligente, écologique, originale, la start-up de Claire Cano a immédiatement séduit les professionnels de la location, et l’incubateur Paris Pionnières qui l’a accueillie. Rien de surprenant là dedans pour la jeune femme, qui mûrissait déjà son projet lors de sa quatrième et dernière année d’études à HEC Entrepreneurs: “Au départ, c’était un projet scolaire, une idée que j’avais découverte lors d’un voyage en Nouvelle-Zélande et trouvée intelligente, raconte-t-elle. Je travaillais dessus avec Idris dans le cadre scolaire. On nous encourageait beaucoup à entreprendre, alors à la fin de l’année, on a décidé de se lancer.”
“On est toutes nourries de modèles, de valeurs, d’exemples.”
Dans son emploi du temps de ministre, Claire Cano a tout de même réussi à caser des coups de main réguliers à TEDxWomen, un programme de conférences qui promeut l’empowerment des femmes. “Je les aide à organiser les événements, pour mettre en lumière des femmes qui ne sont pas encore connues. Pour moi, on est toutes nourries de modèles, de valeurs, d’exemples. Sans identification, on ne peut pas avoir d’ambition.” Rencontre avec une start-uppeuse à la détermination sans faille.
C’est quoi LuckyLoc?
Un service de location de voiture à 1 euro qui permet aux loueurs de payer trois fois moins cher le rapatriement de leurs véhicules. En gros, on regroupe professionnels et particuliers pour offrir à tous une solution innovante en matière de logistique automobile.
Le jour où vous vous êtes lancés?
À la fin de notre dernière année d’études, on est allés voir des clients potentiels et on a pu voir que cette solution était hyper pertinente pour eux. Par la suite, des sociétés comme Europcar nous ont aidés à développer l’offre la plus adaptée à leurs besoins.
Le conseil que tu donnerais à quelqu’un qui veut monter sa boîte?
Avoir du temps, car c’est long et fastidieux. Il faut savoir regarder son propre projet concrètement. Sur le papier, notre idée, tout le monde l’a trouvée géniale. Mais, dans les faits, ça a été très difficile de la mettre en œuvre. Sur le Web, il n’y a pas de règles. La semaine dernière, on avait 50 personnes qui demandaient un Paris-Rennes le 4 juin, et on n’en avait pas. On en avait un le 5 juin, personne n’en a voulu. Il faut s’accrocher, et être prêt à sacrifier un peu sa vie familiale.
Tu te vois où dans trois ans?
On va commencer à grossir rapidement cette année et à recruter pas mal de gens. Pour l’instant on est 12, j’espère qu’on sera une petite quarantaine dans trois ans. On réfléchit aussi à exporter le concept dans d’autres pays, on regarde autour de nous. Il y a beaucoup de choses à faire au niveau européen.
Propos recueillis par Clémentine Spiler
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