Si vous manquez d’inspiration pour les fêtes de fin d’année, voilà nos recommandations lecture pour faire plaisir à vos proches ou remplir votre wishlist.
Difficile de dire cette année à quoi les fêtes de fin d’année vont ressembler, si l’on va devoir ouvrir les paquets par caméra interposée. Que vous fêtiez Noël ou non, nous avons concocté une petite liste de romans qui devraient ravir les lecteurs·trices assidu·e·s parmi vos proches. Au programme, de l’autobiographie, des romans pleins de suspense, des essais féministes et des histoires de sorcières britanniques…
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Mister T. et moi, d’Elisa Rojas
Le pitch: Écrit à la première personne, Mister T. et moi raconte la rencontre entre deux étudiants en droit, Elisa et Mister T. Pour elle, le coup de foudre est immédiat. Mais de quoi cet amour si soudain est-il le nom ? Tout au long de ce récit drôle, vif et introspectif, Elisa Rojas réfléchit aux dynamiques du couple hétérosexuel, à son handicap et au rôle qu’il a joué dans sa construction, et à son identité de genre.
Pourquoi on l’offre: Parce que Mister T. et moi est un récit comme on en croise peu. L’autrice instaure d’emblée un rapport de proximité avec son lectorat et très vite nous avons l’impression d’être assise en face d’elle et d’écouter ses analyses souvent très profondes autour d’un thé bien chaud. Elle déroule devant nous le fil de sa vie, comment elle a grandi, qui elle a aimé et les difficultés qu’elle a rencontrées, notamment en institution. Elle nous parle de son corps, de son handicap, du regard que les autres portent sur elle, de la manière dont elle s’est construite, expérience après expérience. Mister T. et moi parle d’amour, c’est sûr, mais il parle aussi de sujets très profonds et politiques: le validisme de la société, l’éducation que nous recevons en tant que femmes, le féminisme et la manière dont il influence nos relations. Elisa Rojas analyse les relations amicales et amoureuses avec une acuité rare. Et, il faut bien le dire, on rit beaucoup en sa compagnie. Un excellent moment qui nous fait ressortir résolument plus fortes.
Paru aux éditions Marabout
La dernière fois que j’ai cru mourir c’était il y a longtemps, de Clémence Michallon
Le pitch: Véronica est culturiste, c’est-à-dire adepte du body building. Sa vie est rythmée par ses entraînements, par ses repas pesés au gramme près et par les contenus sponsorisés qu’elle poste sur les réseaux sociaux. Quand sa sœur Camélia lui demande de lui donner un coup de main pour gérer sa pâtisserie, Véronica accepte. Elle va devoir mener de front un job à plein temps et un entraînement intensif qui l’épuise…
Pourquoi on l’offre: Parce que La dernière fois que j’ai cru mourir c’était il y a longtemps est un très beau premier roman qui, en partant du culturisme, évoque le rapport complexe d’une femme à son corps. Véronica tente de contrôler sa vie en mesurant chaque centimètre de son corps, en faisant de la compétition son seul horizon. Loin de juger son héroïne ou de porter un regard cruel sur le rapport qu’elle entretient à son alimentation ou à son poids, Clémence Michallon raconte avec tendresse la manière dont elle va réussir à reprendre le contrôle de sa vie tout en menant une réflexion sur le consentement et sur son passé. Le corps, bien malgré nous, est le réceptacle de traumatismes et de souvenirs. La dernière fois que j’ai cru mourir c’était il y a longtemps est le récit de multiples réconciliations, avec ses proches, avec ses ami·e·s et surtout avec soi-même.
Paru aux éditions iXe
La discrétion, de Faïza Guène
Le pitch: Nous suivons le récit de Yamina, de sa naissance en 1949 à Msirda en Algérie à sa vie à Aubervilliers en 2019. Le roman raconte son enfance en Algérie, la guerre d’indépendance et son arrivée en France.
Pourquoi on l’offre: Parce que le roman de Faïza Guène est un récit très poignant et fort sur l’itinéraire d’une femme, sur l’exil, sur l’immigration, le racisme et sur la famille. L’autrice raconte notamment la colère des enfants de Yasmina qui voient leur mère forcée à cette “discrétion” qui donne son titre au roman. Parce qu’on lui a appris en France à ne pas faire de vagues, parce qu’elle a vu l’ambiance du pays se détériorer d’année en année. Cette histoire que l’on ne raconte pas assez, Faïza Guène l’embrasse, l’explore dans les moindres détails. Et elle la transcende par des phrases choc mêlées de fulgurances poétiques, quand elle évoque Yasmina qui n’a pas pu faire d’études et se rêve toujours en écolière, ou quand elle décortique les relations entre une mère et ses enfants.
Paru aux éditions Plon
La vie seule, de Stella Benson
Le pitch: Le roman se passe en 1918 à Londres. La fin de la guerre approche mais les habitants de la ville continuent de subir des bombardements réguliers. L’héroïne du roman, Sarah Brown, fait partie d’un comité de bienfaisance hypocrite mené par des femmes aisées. Un jour, elle rencontre une sorcière qui lui propose de rejoindre sa pension. Elle bouleverse la vie morne de Sarah Brown.
Pourquoi on l’offre: Parce que La vie seule est un court roman plein de fantaisie, écrit en 1919 par une autrice et militante féministe, contemporaine de Virginia Woolf. C’est un roman plein de surprises, qui mêle les introspections de son héroïne à des passages fantaisistes où l’on croise des balais volants et des figures chimériques. La vie seule est aussi une satire de la société britannique de l’époque, politique et particulièrement fine. Si vos proches ont un coup de blues en cette fin d’année difficile, La vie seule est pour le livre qu’il leur faut!
Paru aux éditions Cambourakis, traduit de l’anglais par Leslie de Bont
Vilaines filles, de Pauline Verduzier
Le pitch: Pauline Verduzier est journaliste spécialiste des questions de genre et de sexualité pour Causette ou Néon. Dans le cadre de son travail, elle a notamment rencontré de nombreuses travailleuses du sexe. Avec Vilaines filles, elle fait entendre la voix de ces femmes que l’on entend si peu et elle mène une réflexion de fond sur la représentation médiatique du travail du sexe.
Pourquoi on l’offre: Parce que Vilaines filles est un essai brillant et profondément féministe. En partant de sa propre expérience, Pauline Verduzier explore son parcours de femme et de journaliste et mêle son vécu à celui de ses interviewées. Dans un travail très sourcé et riche en témoignages, elle réfléchit au rapport qu’entretient notre société avec le désir et le plaisir. Pourquoi est-on perdantes, que l’on soit une “fille convenable” ou une “mauvaise fille”? Qu’est-ce que la représentation du travail du sexe par les médias dit de notre société? Et enfin, qu’est-ce que ces femmes, travailleuses ou clientes, auraient à dire sur leurs corps, leurs désirs, leurs parcours, si on les écoutait? Pauline Verduzier répond à toutes ces questions en se baladant d’un salon érotique à Genève aux rues de Poitiers en faisant attention à la diversité de ces récits. Un livre riche et passionnant.
Paru aux éditions Anne Carrière
Ce genre de petites choses, de Claire Keegan
Le pitch: Bill Furlong est un marchand de bois et de charbon qui vit dans une petite ville irlandaise. Quelques jours avant Noël, il découvre en allant livrer le couvent voisin une jeune femme prostrée dans la réserve à charbon. Il se souvient alors d’avoir entendu dire que les sœurs exploitaient les jeunes filles tombées enceintes à un jeune âge et vendaient leurs bébés à des familles aisées. Cette rencontre va lui faire réfléchir à sa responsabilité de citoyen et lui faire repenser à sa mère, elle-même recueillie à l’âge de quinze ans alors qu’elle était enceinte de lui.
Pourquoi on l’offre: Parce que Ce genre de petites choses est un conte de Noël plein de chaleur et de poésie et remarquablement bien écrit. Malgré son sujet difficile, il parvient à insuffler de l’espoir dans le cœur de celui ou celle qui le lit. Au bout de cette année éprouvante, le court roman de Claire Keegan dresse une réflexion particulièrement bienvenue sur la solidarité, la nécessité de faire front face à l’inhumanité et de suivre son instinct. Un tourbillon poétique et rempli d’humanité.
Paru aux éditions Sabine Wespieser, traduit de l’anglais par Jacqueline Odin
Des vies de combat, d’Audrey Célestine
Le pitch: L’historienne Audrey Célestine met en avant dans ce livre le parcours de femmes noires qui ont marqué l’histoire ou qui, au contraire, ont été invisibilisées. D’Harriet Tubman à Assa Traoré en passant par Nina Simone, Maryse Condé ou Michelle Obama, l’autrice raconte des itinéraires de militantes, d’écrivaines, de sportives ou encore de femmes politiques.
Pourquoi on l’offre: Des vies de combat est un cadeau de Noël idéal puisqu’il invite à la curiosité. Audrey Célestine raconte ces vies avec une plume très inventive et légère qui donne envie de se plonger dans de nombreux romans et chapitres de l’histoire contemporaine. Loin de mettre sur un piédestal les femmes dont elle parle, d’essentialiser une “force” qui leur serait propre, Audrey Célestine rend hommage à la complexité du parcours de ces femmes et aux difficultés qu’elles ont traversées en tant que femmes noires.
Paru aux éditions de l’Iconoclaste
L’invitation à la valse, de Rosamond Lehmann
Le pitch: Le jour de son dix-septième anniversaire, en 1920, la jeune Olivia Curtis reçoit un cahier pour écrire son journal intime. Elle pourra y détailler son expérience au bal de lord et lady Spencer, le tout premier auquel elle s’apprête à assister.
Pourquoi on l’offre: Belfond ressort les deux romans de l’autrice britannique Rosamond Lehmann, proche de la scène littéraire anglaise de l’époque portée par Virginia Woolf ou E.M Forster et admirée plus tard par Simone de Beauvoir. Dans L’invitation à la valse, elle retranscrit avec beaucoup d’humour et de finesse les turpitudes de son héroïne et les tracas et espoirs universels que charrie l’adolescence. Elle y dresse aussi le portrait d’une jeune fille et de toutes les attentes qui pèsent sur elle dans une société encore très verrouillée. Belfond réédite aussi le deuxième tome des aventures d’Olivia, Intempéries.
Paru aux éditions Belfond. Traduit de l’anglais par Jean Talva.
Pauline Le Gall
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