Tous les vendredis, retrouvez les aventures de Romy Idol. Mecs, boulot, famille, quotidien: Romy, c’est nous en pire.
Chaque année, c’est la même chose. Janvier et juin, même combat: les soldes font leur retour et avec elles, les mêmes refrains, les mêmes (mauvaises) décisions. Mention spéciale à celles de l’été car, en général, tout ce qui est débité sur ma carte bleue ressemble à un bout de tissu beaucoup trop petit pour être en adéquation avec les 10 degrés parisiens ambiants 11 mois sur 12. Le rapport investissement/rentabilité est donc particulièrement déraisonnable durant ces putain de soldes d’été. Elles ont commencé depuis deux jours et je m’en veux car, en l’espace de 48 heures, j’ai déjà prononcé ces six phrases.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
1. “C’est pas cher, je le prends”
“Ouais, mais elle était pas chère”: c’est le piège ultime des soldes et c’est comme ça que je me retrouve chez moi avec une banane rose pastel à 34,95 euros, persuadée sur le moment de réaliser LA bonne affaire. Parce que la banane, c’est so nineties, trop sympa, la nostalgie toussa, toussa… Non, en fait, la banane, peu importe son prix, est une idée affligeante en soi et je devrais le savoir. Sauf qu’en plein outlet, mon radar anti-banane déconne. Je remercie le Dieu des magasins de ne pas avoir mis sur mon chemin une collection de pogs soldées à 60%. Je ne sais pas ce que j’aurais fait. En attendant, j’envisage de revendre cette chose sur eBay.
2. “Je prends la taille 1, ça va me motiver”
J’ai toujours fait une taille 2. La taille 1, c’est un vieux souvenir de mes 14 ans et de l’époque où je portais des jeans neige. N’empêche que, pendant les soldes, il m’arrive de me décider pour un pantalon taille 1 -car il n’y a plus de taille 2- et de penser sincèrement un truc du genre: “Ça va me motiver pour perdre deux ou trois kilos.” Je porte ce pantalon deux fois: une fois le jour où je tente de l’enfiler dans le magasin et la seconde, trois semaines plus tard en me promettant de le donner à Sonia qui, elle, fait une véritable taille 1, soldes ou pas soldes.
3. “Elles vont se faire”
“Vous n’avez plus ma pointure, je vais essayer un 37 alors.” Je fais un bon 38 depuis pas mal d’années mais durant la frénésie soldesque, je me sens capable de changer de pointure. J’essaye les chaussures, mes deux pouces sont écrasés et mes talons compressés mais comme elles sont à moins 40%, je ne peux pas m’empêcher de les prendre en insistant auprès de la vendeuse sceptique: “Je suis un tout petit peu serrée mais elles sont en cuir, elles vont se faire.” Je les ai mises hier, elles me font un mal de chien et je sais que tous les Compeed du monde n’y changeront rien.
4. “J’en mets jamais, c’est l’occasion de changer”
Le temps des soldes, je suis prise de grandes envies de changements: j’ai besoin comme jamais de bousculer mes habitudes vestimentaires. Exemple: je n’ai jamais porté de pat’ d’eph’, encore moins de pat’ d’eph’ jaune, mais quand je le vois dans la boutique, je me dis que c’est le moment de tenter autre chose, de changer de vie, quoi. Je suis à la caisse avec ce pantalon et je crois dur comme fer sur le moment que oui, il n’est pas exclu de troquer mes t-shirts à pois blancs contre un style hippie seventies. Sauf que, le matin, la tête dans le cul, entre un pat’ d’eph’ jaune et un jean, j’opte toujours pour la simplicité.
5. “J’ai fait des économies”
Quand je tombe sur cette veste en cuir initialement vendue à 1200 euros et soldée à 60%, il me semble évident que dépenser 480 euros est une façon de faire des économies.
6. “30% de 20%, ça fait combien?”
Les soldes, c’est aussi l’occasion de ressortir la bonne vieille règle de trois. Celle que je maîtrisais déjà moyennement à l’école, que je ne maîtrise pas vraiment mieux aujourd’hui mais la seule réellement utile dans la vie pour calculer 20% d’une jupe en deuxième démarque soldée à 30% la première semaine et qui, à la base, était à 115 euros. Avec le recul, un semestre devrait être prévu pour dompter avec aisance cette technique de calcul. Et au passage, on pourrait supprimer l’apprentissage du compas, qui n’a jamais servi à personne pendant les soldes.
Romy Idol
{"type":"Banniere-Basse"}