Les municipales 2014 sont pour elles l’occasion de passer en première ligne. Qu’elles soient têtes de liste ou dans la garde rapprochée de candidats d’envergure, elles nous dévoilent les coulisses de leur campagne.
C’est dans le Williamsburg parisien, à savoir le 9ème arrondissement, que Pauline Véron, 39 ans, fait campagne pour le Parti socialiste en vue du prochain scrutin municipal. L’arrondissement, qui se transforme à la vitesse grand V, promet d’être l’un des plus dynamiques de la capitale dans les années à venir, et Pauline Véron le confirme: il change un peu plus chaque jour. Élue du 9ème depuis 2001, mais aussi conseillère de Paris depuis 2008 et adjointe de Bertrand Delanoë depuis 2012, elle se lance aujourd’hui dans sa première campagne en tant que tête de liste.
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Ton premier meeting?
Pour cette campagne, c’était juste après mon investiture, au mois de novembre. On s’est réunis dans un café de la place Saint-Georges; il y a eu beaucoup plus de monde que prévu, et du coup il y avait des gens partout, même dans les escaliers! Il s’agissait d’un meeting de proximité, mais j’en ferai un plus gros quand le premier tour de l’élection se rapprochera.
Ta première promesse de campagne?
Elle concerne le logement, car de plus en plus de foyers ont du mal à rester locataires à Paris. D’une part, je veux continuer de faire progresser le pourcentage de logements sociaux, qui est passé de 2% à 6% au cours des deux derniers mandats. D’autre part, il existe de nombreux bureaux que nous pouvons transformer en logements, ce qui nous permet d’accroître le parc immobilier.
Ton premier discours?
J’en ai prononcé un pendant mon premier meeting. Je suis avocate, donc prendre la parole en public ne me fait pas peur. Mais un discours politique, c’est différent d’une plaidoirie, surtout quand on est en première ligne: il y a plus de trac, plus d’émotion, on parle davantage de soi. Et bien sûr, on fait passer un message. Je me souviendrai toujours de mon premier discours avec un réel enjeu. C’était en 2008 lors des dernières municipales et je devais prendre la parole avant Jacques Bravo, le maire actuel du 9ème, et Bertrand Delanoë, le maire de Paris. Une vraie pression! (Rires.)
Ton premier porte-à-porte?
J’en ai toujours fait, mais je remarque que les habitants sont plus réceptifs depuis que je suis candidate. De manière générale, les Parisiens sont beaucoup plus accueillants qu’on ne le croit, je passe toujours de bons moments. Par ailleurs, le porte-à-porte me permet de bien connaître l’arrondissement, c’est quelque chose de très concret.
Ton premier marché?
En tant qu’élue, j’y allais déjà toutes les semaines, mais maintenant j’y vais en tant que candidate. Le dimanche matin, je vais à celui de la rue des Martyrs, le vendredi en fin de journée à celui de la place d’Anvers. Et la rue Cadet, avec tous ses commerces, s’apparente en permanence à un marché, où je vais aussi régulièrement.
Ta première déconvenue?
Pour l’instant, je n’en ai pas eu dans la campagne, je croise les doigts pour que ça continue comme ça!
Ta première interview?
En tant que candidate, c’était pour le JDD, sur l’évolution du quartier de Pigalle. Mais en tant qu’adjointe au maire de Paris, j’ai été amenée à répondre à beaucoup d’interviews sur mon domaine, l’économie sociale et solidaire. Je commence donc à être habituée à répondre aux questions, mais au début, ce n’est jamais un exercice évident.
Ton premier tweet de campagne?
C’était au moment de l’investiture d’Anne Hidalgo au mois de mai. Puis j’ai annoncé ma propre candidature à l’investiture en septembre. J’aime l’outil, il est ludique mais permet de faire passer de vrais messages, il crée une relation de proximité. Surtout, il est assez générationnel, j’ai l’impression que je touche les moins de quarante ans, que je ne croise pas forcément sur les marchés.
Ta première photo officielle?
On l’a prise en novembre près de l’avenue Trudaine. J’avais demandé à un ami photographe de la faire, pour être le plus en confiance possible, je voulais qu’elle me ressemble. Plus tard, j’en ai fait une autre avec Anne Hidalgo en studio, comme tous les candidats PS à Paris. C’était beaucoup plus difficile mais elle m’a bien aidée, car elle a l’habitude et elle est très détendue.
Tes premiers pas en politique?
J’étais au lycée et je militais pour la libération de Nelson Mandela. Je distribuais des cartes postales à envoyer à Frederik de Klerk (Ndlr: le président de l’Afrique du Sud de l’époque) pour mettre fin à l’Apartheid. Ensuite, je me suis vraiment lancée en politique sous le gouvernement Jospin, où je travaillais comme attachée parlementaire.
Premier ou deuxième tour?
Les deux, bien sûr! Chaque étape est importante: pour l’instant, on fait campagne pour le premier tour, mais il ne faut pas que la mobilisation faiblisse au deuxième.
Ton / ta premier(e) fan?
Mon fils! Il a six ans et il comprend assez bien, je crois. Comme toutes les femmes qui travaillent et ont des horaires atypiques, j’essaie de concilier au maximum ma vie professionnelle et ma vie familiale. En ce moment, c’est très prenant et très intense, donc je lui explique bien pourquoi je suis moins présente. L’autre jour, il m’a dit: “Je suis très fier de toi, maman”, c’est une sacrée motivation pour moi!
Premier mandat d’une longue série?
Je crois beaucoup au non-cumul des mandats, et si je suis élue, je ne serai que maire. Pour la suite, qui n’a pas envie de voir plus loin quand il s’engage en politique? Mais je reste concentrée sur l’échéance des municipales, car j’ai envie d’être maire à plein temps. Et puis, j’ai aussi mon métier d’avocate, que j’ai exercé jusqu’en 2012. Le jour où je voudrai arrêter la politique, je redeviendrai avocate.
Propos recueillis par Myriam Levain
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