Peinture, sculpture ou photo, il y aura l’embarras du choix pour flâner dans les musées cet automne et jusqu’à l’année prochaine. Des incontournables rétrospectives événements, comme celle de la pionnière Niki de Saint Phalle au Grand Palais, aux expositions plus éphémères et intimistes, comme le bouleversant travail de la photographe russe Anastasia Khoroshilova à la Maison européenne de la photographie, on se prend à rêver d’un hiver rigoureux pour pouvoir aller se réfugier tous les week-ends dans l’un de ces musées. Suivez le guide!
La plus militante: Niki de Saint Phalle
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Pourquoi y aller: Vous connaissez forcément ses Nanas, ces silhouettes féminines plantureuses et bariolées. À travers cette grande rétrospective, vous découvrirez le reste de ses œuvres, mais aussi la femme qui les a créées. Plasticienne, peintre, sculptrice et réalisatrice, féministe avant l’heure, pionnière de la performance artistique avec ses “tirs” – elle tirait à coup de pistolet sur ses œuvres pour faire “saigner la peinture”, Niki de Saint Phalle (1930-2002) n’aura plus de secret pour vous.
Où et quand? Au Grand Palais, du 17 septembre 2014 au 2 février 2015.
La plus cinématographique: Larry Clark
Larry Clark, Adam, Marfa, TX, 2011 © Larry Clark; Courtesy of the artist, Luhring Augustine, New York and galerie du jour agnès b., Paris
Pourquoi y aller: Présentée pour la première fois à New York cet été, l’exposition They Thought I Were But I Aren’t Anymore… regroupe des œuvres -photos, collages, sculptures…- du réalisateur de Kids ou Bully, dont le premier film en français, The Smell of Us, est attendu pour la fin de l’année. C’est l’occasion d’entrer dans l’intimité de celui qui a révélé Chloë Sevigny au cinéma et passé sa vie derrière la caméra et l’objectif -il a débuté sa carrière en tant que photographe-, à sonder l’âme adolescente jusque dans ses plus obscurs tréfonds.
Où et quand? À la Galerie du jour Agnès b, du 13 septembre au 25 octobre.
La plus abstraite: Sonia Delaunay
Sonia Delaunay, Couverture du catalogue de l’exposition de Stockholm, Autoportrait, 1916 © Pracusa 2013057 © BNF
Pourquoi y aller: Comme nous, vous avez loupé la grande rétrospective que lui avait consacré le Musée d’Art moderne en 1967 -normal, vous n’étiez pas né-, et vous avez envie de vous rattraper. Au fil des 400 œuvres montrées pour l’occasion, redécouvrez Sonia Delaunay (1885-1979), artiste d’origine ukrainienne naturalisée française, pionnière de l’abstraction et première femme à avoir été exposée au Louvre de son vivant.
Où et quand? Au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, du 17 octobre 2014 au 22 février 2015.
La plus inédite: Garry Winogrand
Garry Winogrand, Los Angeles 1980-1983 © The Estate of Garry Winogrand, courtesy Fraenkel Gallery, San Francisco
Pourquoi y aller: L’Américain Garry Winogrand (1928-1984) est l’un des grands noms de la photographie de rue, aux côtés de Robert Frank ou de Lee Friedlander. Ce chroniqueur de l’Amérique de l’après-guerre, qui a œuvré jusqu’à sa mort soudaine dans les années 80, a laissé derrière lui une impressionnante quantité de pellicules (6500 environ). La moitié des photographies de cette exposition n’ont donc jamais été montrées, et une centaine d’entre elles bénéficient pour l’occasion de leur tout premier tirage.
Où et quand? Au Jeu de Paume, du 14 octobre 2014 au 8 février 2015.
La plus littéraire: Duras Song
Marguerite Duras © collection Jean Mascolo
Pourquoi y aller: En axant son approche sur l’écriture plutôt que sur la femme, la Bibliothèque publique d’information (Bpi) du Centre Pompidou propose une “expérience d’immersion dans l’œuvre durasienne”. Des documents variés – manuscrits, photos, films et extraits radio – permettront d’approcher dans son ensemble le travail de l’auteure de L’Amant ou Hiroshima mon amour. Pour ne rien gâcher, l’entrée est libre.
Où et quand? À la Bpi du Centre Pompidou, du 15 octobre 2014 au 12 janvier 2015.
La plus spectaculaire: Frank Gehry
Fondation Louis Vuitton © Iwan Baan, 2014
Pourquoi y aller: Parce que l’ouverture au public, le 27 octobre, de la Fondation Louis Vuitton, constitue l’événement artistique et architectural de cette rentrée. Ce gigantesque vaisseau de verre de 11 700 m2 érigé dans le jardin d’Acclimatation a été conçu par le mythique architecte américain Frank Gehry (le Guggenheim de Bilbao ou le Walt Disney Concert Hall de Los Angeles, c’est lui). Ce nouveau haut lieu de l’art contemporain consacrera l’une de ses premières expositions au projet architectural en question, ou l’occasion de se déplacer à l’intérieur même d’une œuvre d’art tout en regardant l’histoire de sa genèse et de sa réalisation. À noter, pour aller encore plus loin, que le Centre Pompidou consacrera, à la même période, une grande rétrospective à Frank Gehry.
Où et quand? À la Fondation Louis Vuitton, dès le 27 octobre.
La plus bouleversante: Anastasia Khoroshilova
Starie Novosti, biennale de Venise © Anastasia Khoroshilova
Pourquoi y aller: Dans cette exposition intitulée Starie Novosti (Vieille actu, en français), la photographe trentenaire russe Anastasia Khoroshilova questionne le traitement médiatique de l’actualité et souligne son caractère éphémère. Partie, en 2010, à la rencontre de mères d’enfants disparus dans la tragique prise d’otage de Beslan en Ossétie du Nord (2004), elle en a tiré les portraits grandeur nature. Ceux-ci sont mis en scène dans une installation qui diffuse également des enregistrements audio de l’époque.
Où et quand? À la Maison européenne de la photographie, du 10 septembre au 26 octobre.
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