La Fédé est une entité auto-proclamée haute autorité de la mode et du bon goût qui dispense ses conseils pleins de bonne volonté en toute mauvaise foi. Elle s’invite désormais sur Cheek Magazine pour prêcher la bonne parole vestimentaire.
Si la Fédé ne s’est pas attardée sur les babies, dont l’utilisation reste somme toute marginale, la ballerine, bien plus démocratisée, mérite un article à part entière, tant elle déchaîne les passions.
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Pourquoi NON
Le problème principal de la ballerine réside dans le lien fort qu’elle entretient depuis des générations avec le monde de l’enfance et plus particulièrement avec sa sous-catégorie “danse classique”. De là à l’associer définitivement à un univers peuplé d’arcs-en-ciel et de posters de chevaux, il n’y a qu’un pas, et le côté “je suis une petite chose fragile qui se déplace dans la vie par petits sauts de chats mignons” peut facilement agacer plus d’un agent de la Fédé.
Le classicisme du modèle peut aussi, par un retournement délicieusement pervers, vous mettre soudain 40 ans dans la vue.
Le défi principal réside donc dans le fait de “casser le look”, comme disent les gens qui lisent trop les féminins, en évitant d’y ajouter une petite jupe rose plissée ou une robe de gamine ambiance “j’ai 8 ans” (Taylor Swift et Pippa Middleton font ainsi régulièrement leur rentrée en 6ème). À l’inverse, le classicisme du modèle peut aussi, par un retournement délicieusement pervers, vous mettre soudain 40 ans dans la vue. Oui, les ballerines sont un véritable sacerdoce.
Naturellement, le collant chair est interdit. Mais comme le collant chair est de toute façon interdit pour toutes les situations de la vie courante qui n’impliquent ni l’interprétation de Casse-Noisette, ni le fait d’être Kate Middleton, ça ne devrait pas poser de problème.
Attention cependant: casser le côté classique et enfantin de la ballerine avec le reste de la tenue, OK, mais la ballerine elle-même ne doit pas être altérée. La Fédé pense notamment aux ballerines à clous dont l’existence même est un affront visuel sévèrement condamné. (La Fédé en profite pour vous annoncer la venue prochaine d’un “point clous” parce que, comme dirait Kim Jong-Un lors de notre dernier sommet: “Ça commence à bien faire.”)
Comme si la ballerine n’était déjà pas suffisamment estampillée “enfance”, des modèles dits “rigolos”ont vu le jour, comme des ballerines en forme de chat.
Dans la catégorie “un certain regard”, les créateurs de chaussures, qui ne sont jamais à court d’idées, nous ont gratifiés de formidables déclinaisons. Un petit malin a ainsi jugé bon d’inventer la ballerine en caoutchouc… Autant vous le dire tout de suite: c’est non.
Enfin, comme si la ballerine n’était déjà pas suffisamment estampillée “enfance”, des modèles dits “rigolos”ont vu le jour, comme des ballerines en forme de chat, de grenouille et une infinité de chaussures avec “petits animaux mignons”.
Inutile de dire qu’il vaudra mieux éviter ce genre de paris très, très risqués. Il est en tout cas formellement interdit de les associer à une robe plissée arrivant aux genoux si vous ne voulez pas finir vos jours dans une geôle nord-coréenne. Nos moyens d’actions sont limités mais ne poussez pas quand même.
Pourquoi OUI
La ballerine s’accommode en revanche parfaitement d’une tenue qui tranche avec l’idée qu’on se fait d’elle.
Ainsi, tout ce qui est pantalon droit: slim, cigarette, a fortiori s’il arrive au-dessus de la cheville est tout à fait recommandé par la Fédé. Enfin, et cela vaut pour un certain nombre de choses dans la vie, si vous avez un doute, référez-vous directement à Audrey Hepburn.
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