Projets féministes, rêves immobiliers, reconversions, velléités artistiques: vous nous avez raconté vos souhaits pour 2021.
Vacances reportées, amours contrariées, vexations professionnelles: 2020 aura été une année empêchée. Délesté·e·s de la pesanteur sanitaire par l’arrivée providentielle d’un vaccin, les lectrices et lecteurs de Cheek ont évoqué avec nous leurs projets d’avenir, petits et grands, mûris durant les confinements successifs.
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Frénésie immobilière et vieux fantasmes
Le tête à tête prolongé entre quatre murs a d’abord entrainé une frénésie immobilière. Arnaud, producteur, fêtera ainsi ses 40 ans en 2021 en accédant à la propriété: l’achat d’une maison aux Lilas (93) a été précipité par un confinement dans un 60m2 avec deux enfants remuants de trois et six ans. De son côté, Elise, parisienne de 36 ans, a sauté le pas et décidé de faire construire une maison au Portugal.
“A 38 ans je me dis que la vie est courte, allez zou, études de droit pour me stimuler le cerveau.”
La pandémie mondiale a également accéléré la concrétisation de vieux fantasmes: certaines, comme Clémence, 34 ans, employée dans le secteur de l’innovation publique, ont ainsi décidé de préparer le concours de l’Ena. “A 38 ans je me dis que la vie est courte, allez zou, études de droit pour me stimuler le cerveau”, promet de son côté Johanna, journaliste à Berlin, pour qui “le droit a toujours été un rêve”. Le secteur sinistré de la culture n’est pas en reste: installée dans le Lot, la chanteuse folk Krys Holden, 37 ans, projette pour le mois de mars “d’enregistrer l’album qu’[elle aurait] du faire il y a vingt ans”. Une reconversion musicale est même sérieusement envisagée par P., 36 ans, salarié à la télévision: “J’ai commencé seul dans ma chambre avec un micro pourrave. J’ai des chansons dans la tête depuis un bout de temps. Je n’ai pas vraiment profité du confinement, c’est plutôt lui qui m’a profité.”
“Je veux mettre en place des weekends en non-mixité où les femmes pourraient se ressourcer, se poser, et exposer les problématiques qu’elles rencontrent dans un environnement sain et à l’écoute.”
Féminisme et ambitions
Pour conjurer le climat mortifère, les lectrices de Cheek entament gaillardement ce mois de janvier en échafaudant d’ambitieux projets féministes. Ainsi, Perrine, 30 ans, installée en Occitanie a prévu de quitter un CDI et une carrière prometteuse dans le service public pour se consacrer à l’éco-féminisme. “Je veux explorer comment je veux vivre ma vie et comment atteindre mon idéal actuel: construire ma maison passive et monter un tiers-lieux en milieu rural. Je veux mettre en place des weekends en non-mixité où les femmes pourraient se ressourcer, se poser, et exposer les problématiques qu’elles rencontrent dans un environnement sain et à l’écoute.” D’autres ont mis à profit le temps confiné pour écrire: Lickie, belge de 29 ans est ainsi plongée dans l’élaboration d’un essai consacré à son éveil au lesbianisme et à sa sortie de l’hétérosexualité. “Je me rends compte que les jeunes femmes qui m’entourent ont besoin de lire ce type de choses. […]. Tout ceci nécessite de la motivation et tenter de se donner un but en ce moment, c’est un peu compliqué mais je me dis que ça va peut-être aider des personnes”.
“Aux bonnes résolutions intenables, vœux pieux et autres ambitions démesurées claironnées le soir du 31 on peut opposer un retour à une vie normale dans le ‘monde d’après’.”
À l’occasion de retrouvailles avec une ancienne amie et au fil de conversations sur la vie, les incertitudes de l’année 2020 ont porté leurs fruits: Pascuale, Corse de 33 ans, veut lancer une newsletter féministe et reprendre des études de design et de management. Pour compenser l’inaction du confinement, et quitte à surinvestir l’année qui vient, Elise devrait, en plus de sa maison portugaise, monter en 2021 une boîte de conseil en égalité, sur le modèle d’Egae, l’entreprise de la militante Caroline De Haas. Aux bonnes résolutions intenables, vœux pieux et autres ambitions démesurées claironnées le soir du 31 (saut en parachute, retraite d’ayahuasca…), on peut, plus modestement, opposer un retour à une vie normale dans le “monde d’après”. C’est le cas d’Hélène, journaliste de 33 ans, qui n’a d’autre souhait que de confectionner un gâteau pour huit convives: elle explique: “Le gâteau est vraiment le symbole du partage, du plaisir, de l’insouciance. Mais qui mange ça seule? Il faut bien partager!”. En attendant, la rédaction de Cheek vous souhaite une bonne année -meilleure que la précédente!
Clémentine Gallot
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