Tous les vendredis, retrouvez les aventures de Romy Idol. Mecs, boulot, famille, quotidien: Romy, c’est nous en pire.
De vous à moi, tout avait plutôt bien commencé. C’était l’anniversaire de Sonia. J’étais pas là pour choper mais à un moment, dans la soirée, sans savoir pourquoi (= dix shots de vodka), je me suis retrouvée à danser avec ce mec. Ok, je l’avais vaguement repéré. Mais de là à me coller à lui telle une ventouse dansant le Harlem Shake, franchement, je me suis étonnée moi-même. Bref, je l’embrasse, c’est plutôt agréable (les choses désagréables sont rares avec un gramme d’alcool dans le sang). Le bar ferme et bon, comme je ne suis pas une fille facile, on s’enlace une dernière fois et je m’éloigne en lui faisant un petit signe de la main, façon Kate Middelton mais avec les fesses de Pippa.
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A ce stade, tous les voyants sont au vert: il m’a donné son 06, ne m’a pas demandé le mien “pour ne pas faire le gros boulet” et m’a proposé un café le lendemain. Je ne cours aucun danger: il est validé par Sonia qui le connaît un peu via la cousine de la belle-sœur de sa cousine, il sait écrire des textos en français et, quand on ferme les yeux très fort, il sent presque l’adoucissant. Je le retrouve donc le lendemain en tout bien tout honneur, migraineuse mais sereine. Nous passons l’après-midi ensemble: balade en bateau-mouche, rétrospective Jean-Jacques Annaud à la Géode, milkshake au forum des Halles. Il est charmant, plutôt sexy et surtout, il s’intéresse à moi. Je n’ai pas l’intention d’en rester là et l’invite à dîner chez moi. Je viens de déglutir ma quatrième bouchée de pizza Sodebo quand, soudain, entre une olive et un champignon, il me saute dessus. Rien de désagréable jusqu’au moment où il commence à me peloter les seins de façon très énergique. Je sens qu’il y met du cœur mais je ne peux m’empêcher de penser qu’une mammographie est certainement moins pénible. Je chasse toutefois ces méchantes pensées de mon esprit car, hum, je n’ai pas coïté depuis plusieurs semaines. Et puis, je me dis intérieurement que je lui fais beaucoup, beaucoup d’effet. D’où son ardeur.
Au bout de quelques minutes, mon clitoris ressemble certainement au nez de Ronald McDonald mais, comme pour mon compte en banque, je préfère ne PAS regarder.
Il m’emmène -me traîne- jusqu’à la chambre, tout en me déshabillant, façon Tarzan du sexe. L’intégralité de mes habits éjectés sur le parquet, il décide de s’intéresser –s’en prendre- à mon clitoris avec sa langue. Excellente initiative a priori. A priori car tout en me léchant comme si sa vie en dépendait, il me plante ses ongles dans les cuisses. Son côté sauvage me laisse un rien dubitative mais je ne désespère pas. Malgré mon silence –car je crois encore, candide, que ça suffira pour qu’il réfrène son animalité-, il continue de plus belle, tel un ours à longues lèvres face à un pot de miel (Jean-Jacques, la Géode, tout ça). Au bout de quelques minutes, mon clitoris ressemble certainement au nez de Ronald McDonald mais, comme pour mon compte en banque, je préfère ne PAS regarder. Je serre les dents. Vingt minutes plus tard, il a bien l’intention de ne pas en rester là malgré mes supplications, certes subtiles, mais pourtant limpides : “Ohlala, tu m’as tuée là, tu ne vas plus pouvoir me demander grand-chose…”. Je pense pouvoir m’en sortir grâce à cette pirouette de génie, mais que nenni… mon partenaire me rétorque, avec un aplomb de pornstar: “Mais t’inquiète chérie, je ne te demande rien…”
Je ne suis pas du tout contre la fessée. Mais je suis contre la fessée la première nuit.
Il n’a pas fini sa phrase qu’il me prend déjà en levrette. Une fois à quatre pattes, mon clitoris et mes cuisses hurlent “anesthésie générale!” mais je me dis que c’en est terminé. Jusqu’à ce qu’il agrippe mes longs cheveux. Non, qu’il les arrache (j’en retrouve une bonne partie dans les draps le lendemain matin). A ce moment-là, je dégaine un joker timide: “Hé, hé, comme tu y vas dis donc… Tu sais c’est bien aussi quand c’est plus tranquille.” Bam, une fessée s’abat sur mon postérieur. Puis une autre. Puis encore une autre. Apparemment, il a pensé que je plaisantais (Il m’a vraiment prise pour Ronald Mc Donald). Je repense au jour où j’ai acheté Fifty Shades of Grey au Carrefour de Bricqueville-la-Blouette. Depuis, je ne suis pas du tout contre la fessée. Mais je suis contre la fessée la première nuit. On avait dit “anesthésie générale” quoi, pas “Anastasia générale”. Après quinze minutes de va-et-vient digne d’un électricien zélé testant un interrupteur, je me mets à penser aux croquettes allégées de Jean-Paul Sartre, le chat. Je ne tiendrai plus très longtemps, je le sais. Il va falloir mettre fin à ce fiasco, mais comment? Je pense une dernière fois à Jean-Paul Sartre et j’opte pour la franchise: “Arrête, j’ai la chatte en feu.” Et là, comme pour signifier l’immense incompréhension entre lui et moi, il me répond: “T’es une sauvage, toi, hein…”
Romy Idol
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