Sur Instagram, ce sont des stars. Dans la vraie vie, un couple. @vutheara et @misscoolpics se sont prêtés au jeu d’une interview en duo.
A eux deux, ils se partagent plus de 400 000 followers sur Instagram. Sur le réseau social, Vuthéara Kham et Joanna Lemanska postent en moyenne deux photos par jour et in real life, ils forment un couple depuis plus de deux ans. Si vous avez sûrement entendu parler du premier qui vient de publier un joli recueil de clichés intitulé Point Of Vuth (1), la seconde vous est peut-être plus familière sous le nom de @misscoolpics, son pseudo sur Instagram. Lui a 30 ans. Elle, 28. Il est normand, d’origine cambodgienne, et travaille dans le webdesign. Elle est polonaise et œuvre dans la médiation culturelle. Ils se sont rencontrés à Paris, lors d’un concert d’Ariel Pink au Point Ephémère et passent depuis une bonne partie de leur temps libre à se balader en prenant des photos avec leur iPhone. L’occasion pour Cheek de soumettre ces deux instagrameurs, parmi les plus suivis en France, à une interview en tandem.
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A quand remonte votre duo amoureux ?
Vuthéara Kham : Deux ans et deux mois.
Joanna Lemanska : A l’époque, on était chacun en couple avec quelqu’un d’autre.
VK : On se voyait de temps en temps, on allait à des concerts, des expos…
JL : … et puis on a fini par se libérer l’un pour l’autre.
Et votre duo photographique ?
VK : Instagram, c’était d’abord pour m’amuser. Avant d’aller au travail ou pendant ma pause déjeuner, j’allais me promener en solitaire dans Paris pour faire des photos. Au bout de quelques mois, j’avais déjà entre 3000 et 4000 followers. A ce moment-là, c’était facile car il suffisait d’atteindre cinquante likes sur une photo pour atterrir sur la page “populaire”.
JL : Lorsque Vuthéara s’y est mis en février 2011, ça ne m’intéressait pas. Je me contentais de l’accompagner dans ses balades. Puis, au bout de trois mois, je me suis mise aussi à prendre des photos avec un petit appareil compact. Je les partageais sur 500px, un réseau social de partage de photos. A l’été 2012, mon appareil a été englouti par une rivière polonaise et j’en ai profité pour acheter un iPhone. C’est comme ça que j’ai commencé sur Instagram.
Qu’est-ce qui vous plaît dans Instagram ?
JL : la réactivité des gens sur le réseau.
VK : Beaucoup de choses, la fluidité, l’accessibilité de l’application, le fait de partager à l’instant T, le challenge de prendre une photo avec un smartphone et l’interactivité.
D’où vient le pseudo @misscoolpics ?
JL : C’est Vuthéara qui l’a trouvé.
VK : Je me suis inspiré du nom de son appareil-photo, un Nikon Coolpix.
Joanna, deux mots pour décrire l’Instagram de Vuthéara ?
Original et élégant.
Vuthéara, deux mots pour décrire l’Instagram de Joanna ?
Réflexion et poésie.
Vous prenez toujours vos photos ensemble ?
JL : On décide toujours ensemble de l’endroit où on va aller.
VK : On se balade et on se pose quelque part. À partir de là, chacun fait ses photos de son côté. Parfois, on se perd et on est obligés de s’appeler pour se retrouver.
Etes-vous parfois jaloux l’un de l’autre ?
VK : Non ! Mais une fois, on était à Auber ensemble et j’ai vu un trou circulaire dans un mur, je me suis arrêté pour prendre une photo vite fait et je suis reparti… Joanna, elle, s’est arrêtée un peu plus longtemps au même endroit…
JL : J’ai attendu que quelqu’un passe derrière et j’ai une pris une photo, avec laquelle j’ai finalement gagné le concours de la Mobile Photo Awards en février 2013 !
Vous likez mutuellement vos photos ?
VK : Oui, mais on ne les commente pas.
JL : Si on a un truc à se dire, on se parle puisqu’on vit dans le même appartement.
Une obsession photographique ?
JL : Aucune, j’aime tout photographier, l’architecture, les gens, la rue, la nature, etc.
VK : Au début, je faisais beaucoup de portraits mais un jour, alors que je photographiais une femme dans le métro, elle m’a vu et a balancé mon portable par terre. Je l’ai récupéré mais depuis, je prends les gens avec une distance de sécurité. J’ai eu ma période “couples”, je recherchais l’instant magique, le baiser. Ensuite, il y a eu la Tour Eiffel pour laquelle j’essayais de trouver un angle original. Et je ne te parle même pas de mon obsession pour les flaques d’eau ou les parapluies…
L’autoportrait ?
JL : Jamais, ce qui ne veut pas dire que je n’aime pas les autoportraits des autres. Mais, moi, ça ne m’intéresse de me prendre en photo.
VK : J’ai dû en faire une dizaine. J’essaye toujours de faire des autoportraits avec un petit côté mystérieux. Il y a toujours un effet, obtenu à l’aide d’un miroir ou de gouttes de pluie.
Vous vous « instagramez » l’un l’autre ?
VK : Jamais de face.
JL : Il arrive que l’on ait besoin de figurant pour les photos. Lorsqu’on veut prendre une photo avec une silhouette, on se rend service en posant mutuellement l’un pour l’autre. Ca nous évite d’attendre trois quarts d’heure que quelqu’un passe au bon endroit.
Vous êtes souvent en rade de batterie ?
JL : Pas tellement, car j’alterne entre l’appareil photo et l’iPhone.
VK : Oui, ça m’arrive souvent mais j’ai toujours mon chargeur sur moi.
Propos recueillis par Julia Tissier
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