Tous les vendredis, retrouvez les aventures de Romy Idol. Mecs, boulot, famille, quotidien: Romy, c’est nous en pire.
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Tous les vendredis, retrouvez les aventures de Romy Idol. Mecs, boulot, famille, quotidien: Romy, c’est nous en pire.
Quand j’ai débarqué chez Paul cette nuit-là, je ne m’attendais pas à ça. Suite à mon épisode sexuel où la capote avait posé un problème au pénis, je ne pensais pas que, cette fois-ci, le pénis allait poser un problème à la capote. Paul était gentil. Gentil, dans le bon sens du terme. C’était un mec sympa que j’avais croisé à pas mal de soirées pour que l’on finisse par se rendre compte de notre attirance sexuelle réciproque. À compter de ce constat, il était devenu essentiel pour nous de la consommer. D’où notre présence chez lui ce jeudi soir.
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Enfin, j’espérais qu’il soit en érection, car sinon il fallait prévenir la pénis police sans tarder.
Nous en étions au stade du canapé, où l’on commence gentiment à s’embrasser, se caresser, etc., quand ma main a senti son sexe en érection sous son pantalon. Enfin, j’espérais qu’il soit en érection, car sinon il fallait prévenir la pénis police sans tarder. Après les vérifications d’usage, je pouvais affirmer que j’avais donc tiré le gros lot sans pour autant avoir joué, ce qui, dans un cas pareil, peut vous faire voir la tombola comme un jeu terriblement cruel.
Il était sur le dos, moi à califourchon sur lui et je commençais à dérouler consciencieusement le plastique. Quand ce dernier s’arrêta à un moment donné.
Mais revenons-en aux faits. Ou plutôt au fait que nous étions passés dans sa chambre avec la ferme intention -enfin, moi, beaucoup moins que lui à ce moment-là- de faire l’amour. Et puis, merde, je n’allais pas avoir peur d’un sexe un peu grand. Nous étions donc nus mais la pénombre m’empêchait d’évaluer précisément mon lot. Peut-être valait-il mieux que ce soit comme ça. Je farfouillai dans la poche arrière de mon jean pour en sortir un préservatif. Il était sur le dos, moi à califourchon sur lui et je commençai à dérouler consciencieusement le plastique. Quand ce dernier s’arrêta à un moment donné. Et, même s’il faisait noir, il était clair que cet endroit n’était pas la base de son sexe puisque entre cette dernière et la fin de la capote, il y avait, en gros, la largeur de ma main gauche. Et là, sa question me glaça:
– C’est bon?
Moi, gênée:
– Euh, on ne peut pas vraiment dire ça, Paul.
Lui, une pointe d’angoisse dans la voix:
– C’est quoi le problème?
Moi, cherchant les mots adéquats:
– Ce n’est pas vraiment un problème, c’est, disons, une incompatibilité…
Lui, perdu:
– Tu peux être plus claire, Romy?
Moi, encore plus gênée:
– Ben, tu vois, si j’essayais de faire rentrer une famille de mormons dans une Smart, j’aurais à peu près le même problème que maintenant…
Lui, s’agaçant:
– Je t’ai demandé d’être PLUS CLAIRE.
Moi, prenant mon courage à deux mains (enfin de la main droite seulement):
– Ben, la capote est trop petite pour ton pénis ou ton pénis est trop grand pour la capote, enfin, je ne sais pas mais regarde par toi-même… J’ai l’impression d’être en train de rentrer ma tente “3 secondes” dans une housse qui serait passée en machine à 90 degrés…
Si la physique n’avait jamais été mon fort, j’étais cependant en mesure d’affirmer que ce qu’il essayait de faire était voué à l’échec mais je préférais me taire.
Lui, clairement déstabilisé:
– Mais de quoi tu parles?
Il se redressa et examina “le problème”:
– Mais tu l’as mal mise, c’est tout… attends…
Et là, je le vis tirer désespérément sur le préservatif pour qu’il recouvre entièrement son sexe. Si la physique n’avait jamais été mon fort, j’étais cependant en mesure d’affirmer que ce qu’il essayait de faire était voué à l’échec mais je préférais me taire. Et là, arriva ce qui devait arriver avec quelqu’un qui teste la solidité de cette fine membrane en y mettant tout son cœur: le plastique céda et claqua sur le bout de ses doigts. Lui, très très énervé:
– Putain! C’est vraiment de la merde ce truc!
Moi, interdite face à ce déni auquel je n’avais jamais été confrontée, je tentai un timide:
– Mais tu ne prends pas des préservatifs XXL normalement?
Lui, mal à l’aise:
– Non et je ne vois pas pourquoi je ferais ça.
À ce moment-là, j’avais la forte envie de répondre “donc tu es du genre à vouloir rentrer une couette deux places dans une housse une place” mais je trouvais qu’avec les mormons, la Smart et la tente 3 secondes, mon quota métaphores était clairement épuisé et puis, Paul ne semblait pas vraiment réceptif donc il fallait mieux que je me contente d’un:
– Ben, je pense que ce serait quand même plus confortable pour toi.
Lui, toujours très mal à l’aise:
– Ah bon, tu crois?
Moi, étonnée:
– Mais personne ne te l’a jamais dit?
Lui:
– Non, jamais.
Je me suis alors dit que si le micropénis -dont je vous parlerai certainement un jour- était clairement un tabou, le grand pénis l’était également. Et je songeai alors en m’endormant -faute d’avoir pensé à mettre dans ma poche de pantalon des préservatifs XXL- à créer une page Facebook intitulée “Le front de libération des grands pénis”.
Romy Idol
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