Valentine Benoist, critique gastronomique et chroniqueuse au Fooding, répond aux questions geek de Cheek.
Que celui qui n’a jamais surfé de façon désespérée sur Le Fooding en quête du “petit resto sympa” qui va lui sauver sa soirée nous jette la première pierre. En quinze ans d’existence, le site a donné une nouvelle jeunesse aux guides gastronomiques, et ce, grâce à une équipe de chroniqueurs qui dépoussièrent l’exercice de la critique. Valentine Benoist, 27 ans, fait partie de ces fous de food devenus nos meilleurs conseillers en matière de bonnes tables: elle a rejoint l’équipe il y a deux ans. “On s’en fout qu’il y ait une nappe ou des serveurs guindés. Au contraire, moins il y en a, mieux c’est”, explique-t-elle. En fait, son boulot, c’est de désacraliser ce milieu et ses petites étoiles. Elle rend visite à n’importe quel genre de restaurant, du plus haut de gamme au super kebab, et se fie avant tout à la qualité des produits servis, à l’ambiance générale et à l’authenticité du lieu. Le principal, c’est d’avoir envie de revenir.
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“Ma passion de la food est née en même temps que moi! J’ai toujours mis les doigts dans les pots de rillettes, tenté des recettes improbables, demandé des restos comme cadeaux d’anniversaire.”
Si elle a eu une vie avant Le Fooding (elle travaillait dans le marketing du vin), elle a toujours été mordue de la bouffe. “Ma passion de la food est née en même temps que moi! J’ai toujours mis les doigts dans les pots de rillettes, tenté des recettes improbables, demandé des restos comme cadeaux d’anniversaire”, raconte-t-elle. Elle ne se présente jamais comme une critique gastronomique pour ne pas bénéficier de traitement de faveur et préserver toute objectivité. Du coup, elle règle l’addition. Elles sont d’ailleurs toutes publiées sur le site du Fooding. Elle sait que le nom du guide fait peur, et pourtant la jeune critique assure qu’elle n’est pas à craindre. Les avis négatifs ne sont jamais publiés, parce que parler de bonnes adresses, “c’est quand même plus sympa”.
“On fait de la bouffe un objet culturel.”
Mais ce qui intéresse avant tout Valentine Benoist dans ce métier, c’est le mélange culturel. Le Fooding n’est pas un simple guide de restaurants ou d’hôtels. On y mêle musique, événementiel, déco, ambiance. En fait, “on fait de la bouffe un objet culturel”, conclut-elle. Ce qui n’empêche pas la chroniqueuse d’apprécier les nuggets de MacDo et de confier: “Une fois de temps en temps, c’est sympa, on va pas se leurrer!”
Et le Web dans tout ça? “Il a permis, en grande partie via les réseaux sociaux, aux chefs de se retrouver en pleine lumière, et aux assiettes de sortir des restos” analyse Valentine Benoist, avant de se plier à l’exercice de l’entretien connecté.
Geek de la première heure ou geek formée sur le tas?
Plutôt formée sur le tas, et c’est loin d’être fini.
Mac ou PC?
100% Mac, mais assez nostalgique de mon bon vieux Blackberry et de BBM.
Twitter ou Facebook?
Twitter pour garder un œil sur ce qui s’y passe: les actus des chefs, restos and co. Je n’y poste quasiment que des photos de bouffe en relais d’Instagram, je suis déjà trop scotchée à mon téléphone pour suivre le rythme effréné des tweets à peine postés, déjà périmés. Facebook, c’est pour l’organisation perso, par habitude, mais sans grande conviction.
Ton Twitto/twitta préférée?
@LeFooding pour fayoter, @raphaelcioffi pour rigoler.
Ton appli la plus débile?
Mes applis sont mortellement pratiques: réseaux sociaux, médias, vadrouille, basta. Sauf les plus “miam” en guest stars: toute la collec’ des applis Fooding, dont la 2015 vient juste de sortir!
Combien d’heures tiens-tu sans smartphone?
Pas mal en fait. Déjà, quasiment tous les soirs quand mon iPhone me lâche vers 20h30 au resto. Ensuite la nuit (8 heures d’un coup, un exploit!). Enfin, je peux faire un effort pendant mes vacances et encore… Il m’arrive de m’éclipser pour pouvoir poster des photos discrètement sur Instagram.
As-tu des périodes detox?
Detox forcée les nombreuses fois où je pars en catastrophe le matin en l’oubliant dans mon lit, dans la salle de bains… Sinon j’essaie de débrancher un peu le week-end, sauf pour choisir les restos, déformation professionnelle.
Ce que tu ne pourras jamais faire en ligne?
Savourer le foodporn qui peuple mon feed Instagram.
Ce que tu ne peux plus faire autrement qu’en ligne?
Booker mes voyages. Arriver jusqu’au resto sans tourner en rond 15 fois dans un périmètre de 4 rues. Je bénis l’inventeur de Citymapper, mille fois plus performant que mon sens de l’orientation.
Pour ou contre la tablette?
Mon MacBook Air fait double emploi. Mais si vous voulez m’en offrir une…
Ce que le Web a le plus changé dans ta vie?
J’ai vécu à droite à gauche et ça m’a permis de toujours garder un lien avec les copains et ma famille, quels que soient les pays des uns ou des autres.
Propos recueillis par Camille Thorin
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