Si vous ne deviez voir qu’une seule vidéo aujourd’hui, ce serait cette campagne géniale dans laquelle la ville de Lausanne invente un Musée du harcèlement de rue pour lutter contre le sexisme.
“Le comportement primitif du harcèlement de rue peut prendre diverses formes, avec la main aux fesses, grand classique, la caresse non sollicitée dans les cheveux ou encore l’insulte.” Voici ce qu’un guide du Musée du harcèlement de rue, imaginé par la ville de Lausanne (Suisse) dans le cadre d’une campagne contre les agressions sexistes, explique à ses visiteurs. Publiée dimanche 29 avril sur YouTube, la vidéo vue plus de 30 000 fois invente un futur dans lequel ces violences dans l’espace public, appelées “harcèlement d’époque”, choqueraient tant elles seraient absentes du quotidien.
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L’exposition fictive propose de s’immerger dans la peau d’une femme en train d’évoluer dans la rue sous les “salope”, “t’es bonne”, “jolies jambes, elles ouvrent à quelle heure?” et autres remarques machistes. Au mur, on peut lire un florilège de phrases déprimantes prononcées par des personnalités publiques, telles que la célèbre “Grab them by the pussy” de Donald Trump ou “J’ai beaucoup de compassion pour les frotteurs”, de Catherine Millet. Pièce maîtresse du musée, un Jocond, “véritable joyaux de malaisance”, semble ne jamais quitter sa proie du regard.
Bien plus efficace que la dernière campagne affichée dans le métro parisien destinée à lutter contre le harcèlement dans les transports en mettant en scène des animaux, cette vidéo remercie celles et ceux qui ont dit stop, dénonce le non-respect du consentement ou encore la passivité des témoins d’agressions. À faire tourner jusqu’à ce que ces comportements deviennent désuets, au point d’être affichés dans les musées.
Margot Cherrid
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