Après avoir été sommelière du restaurant parisien Frenchie, cette québécoise trentenaire s’apprête à faire le tour du monde avec son pop-up restaurant. Quelques jours avant l’événement Le Clan des Madones organisé par le Fooding, où elle assure la carte des vins, nous l’avons rencontrée.
Laura Vidal bossait à la Deutsche Bank avant de tout plaquer, à 23 ans, pour se lancer dans la restauration. En quelques années, cette sommelière québecoise de 30 ans a mis le Paris des bons vivants à ses pieds. Après avoir assouvi nos soifs les plus raffinées au Frenchie, elle a monté un pop-up restaurant avec son mec, Harry Cummins, le chef de cuisine du Frenchie et, en décembre prochain, le couple mettra les voiles pour exporter ce restaurant éphémère autour du monde. En attendant, la brune pétillante s’est portée volontaire pour concevoir la carte des vins du Perchoir et elle est la sommelière attitrée du Clan Des Madones, un événement Fooding qui regroupe une dream team de chefs féminines. À cette occasion, l’aventurière a accepté de répondre à notre interview “bateau ivre”.
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À quel âge as-tu pour la première fois trempé tes lèvres dans un verre de vin?
J’avais onze ans. C’était à un baptême et je coupais le vin avec du Seven Up. Après, j’ai attendu d’être étudiante à l’Université de McGill pour en reboire mais c’était surtout de la piquette. Je n’ai découvert les bons vins que plus tard, en bossant au Club Chasse et Pêche, un restaurant réputé de Montréal. J’y étais commis de salle. Le sommelier organisait tous les mercredis des dégustations de vin pour toute l’équipe, du plongeur au proprio. Ça a été une révélation. Le restaurant a financé ma première formation de sommelière. C’est comme ça que j’ai mis un pied à l’étrier.
“Harry et moi adorons le train, parce qu’on peut apporter des casse-croûtes et des bonnes bouteilles.”
Maintenant que la piquette n’est plus qu’un mauvais souvenir, quel est le meilleur vin que tu aies jamais bu?
Je l’ai juste goûté mais c’était un Clos de La Roche 1978 de chez Hubert Lignier. C’était incroyable!
Si tu étais sur un radeau, au milieu de l’océan, de quel breuvage rêverais-tu?
D’un très vieux vin jaune! S’il pouvait y avoir un vieux comté avec, ce serait encore mieux…
Pour voyager gourmet, quel est ton mode de déplacement idéal: bateau? Avion? Train?
Harry et moi adorons le train parce qu’on peut apporter des casse-croûtes et des bonnes bouteilles qui nous occupent pendant le trajet.
Laura Vidal, illustration réalisée pour le Fooding à l’occasion du
Clan des Madones © Jeanne Detallante
Tu pars bientôt en tour du monde. Emporteras-tu une bouteille dans ton baluchon cette fois-ci?
Non. Je compte les trouver sur place!
Quel breuvage as-tu découvert récemment lors d’un voyage?
Je me suis mise à la bière depuis un an et en ce moment, j’aurais vraiment du mal à m’en passer. Cette passion soudaine date de vacances à New York l’hiver dernier. Dans un restaurant, on m’a apporté une carte des bières aussi longue que ma carte des vins et j’ai presque eu honte! Au NoMad, il y avait carrément un sommelier de bières. Ma première réaction a été “C’est quoi ce délire?”. Puis je me suis dit qu’ils étaient vraiment calés et que je devrais aussi m’y mettre. J’ai un petit côté académique, j’ai donc acheté des livres pour tout connaître sur le sujet et suis devenue une habituée de la Fine Mousse, où je demande plein d’échantillons de bière.
“J’apporte souvent des vins à l’aveugle pour que les clients n’aient pas de préjugés.”
On dit que les marins ont une femme dans chaque port. Et toi, qu’est-ce qui t’attend dans chaque port?
Des petits bars à vin où l’on déguste des produits locaux. Par exemple, le restaurant Villa Mas à San Feliu de Guixols, dans le Sud de Gérone. Je trouve qu’ils ont la plus belle carte de vins d’Europe. Je vais aussi toujours à la Plaça del Vi 7, dans la même région.
Trouves-tu que les français ne sont pas assez ouverts sur les vins d’autres horizons?
En général, oui. Souvent, j’apporte des vins à l’aveugle pour que les clients n’aient pas de préjugés avant de les goûter. Ils peuvent ainsi faire de belles découvertes.
Au cours de tes pérégrinations, as-tu flashé sur un restaurant dont la chef serait une femme?
Pas besoin d’aller très loin. Parmi mes préférés, il y a Yam’Tcha dont le chef est Adeline Grattard. D’ailleurs, elle participe aussi au Clan des Madones.
Si tu devais recommander une musique pour voyager et s’enivrer?
Les Smiths, sans hésitation!
Propos recueillis par Marie Salomé Peyronnel
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