Ancien point chaud artistique de la rue Ramey (Paris 18ème), l’atelier-galerie Le Salon renaît de ses cendres rue Jean-Pierre Timbaud dans le 11ème arrondissement de Paris. Au lendemain de son inauguration le 1er novembre 2013, notre contributrice Safia Bahmed-Schwartz a rencontré sa cofondatrice Louise Gabet-Winter.
Qui es-tu Louise Gabet-Winter?
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Louise, 28 ans, femme d’intérieur, femme d’extérieur, parisienne d’adoption, italo-ch’ti, je travaille dans la production photo et vidéo. J’ai monté Le Salon avec mon mari Thomas Winter -oui, on peut faire des trucs fun avec son mari-, en 2012 rue Ramey dans le 18ème à Paris. C’était à la base l’atelier de Thomas, c’est ensuite devenu l’atelier de divers artistes de passage, qui y ont exposé. On y a organisé des super expos, workshops (ndlr: temps de travail et d’échange limité dans lequel tout le monde est impliqué de la même façon) et lancements de livres.
Pourquoi investir aujourd’hui un nouveau lieu?
Quand nous avions l’espace précédent, un mécène nous soutenait financièrement. Mais après sa fermeture (ndlr: le propriétaire n’ayant pas souhaité renouveler le bail), nous avons été livrés à nous même. C’est difficile de monter des structures sans subvention, sans aide, alors on a pensé à un squat, mais je n’avais pas envie de cette économie-là, pas à Paris. Puis, avec Julie Vergez de One Louder Agency, avec qui on organisait des séances de cinéma mensuelles au Salon, l’idée de prendre un lieu ensemble a germé: elle pour ses bureaux, moi pour la suite du Salon. Elle a trouvé cet endroit, on adore le quartier (ndlr: rue St. Maur/ Oberkampf / rue Jean-Pierre Timbaud).
© Erol43 / prise de vue: Safia Bahmed-Schwartz
En plus d’être une structure avec plusieurs identités, ça va être quoi le Salon maintenant?
On reste sur le même fonctionnement: celui d’un atelier avec la possibilité pour l’artiste de produire sur place s’il en a envie, avec une exposition finale de la production réalisée, des performances artistiques et des projections mensuelles de films étranges, pas forcément projetés en salles, mais aussi de grands classiques. La nouveauté, c’est le développement d’un vrai espace librairie d’art, avec des livres mais aussi des ouvrages en édition limitée, du fanzine, des posters, de la sérigraphie.
Tu n’es pas artiste mais tu es directement impliqué dans une démarche liée à l’art. C’est quoi l’art pour toi?
L’art, c’est toi! L’art, c’est tout et n’importe quoi, c’est une question complètement subjective, c’est pour moi le sens que je veux bien y mettre, que je veux bien y voir. Quand tu vas à la Foire internationale d’art contemporain (FIAC), tu te questionnes vachement sur l’art: tous ces stands, ces œuvres… Tu te dis “oui, pourquoi pas”. Il doit forcément y avoir quelque chose d’artistique. C’est comme la vidéo du sac plastique qui vole dans American Beauty, évidemment que tu y vois de l’art.
© Melchior Tersen / prise de vue: Safia Bahmed-Schwartz
Pourquoi ça te tenait à coeur de réitérer l’expérience?
Parce que c’était une aventure hyper belle, ça m’a remplie et quand ça s’est arrêté, j’ai ressenti un grand vide.
C’est quoi ce truc qui te remplit?
Les gens, les rencontres! Les objets, c’est une chose, mais souvent c’est juste ce qui me donne envie d’aller plus loin. Accompagner les artistes, je crois que c’est ce que j’ai toujours voulu. Ça me porte.
© Julie Herry / prise de vue: Safia Bahmed-Schwartz
Comment tu imagines ce nouvel endroit?
Je le vois comme un mélange sous MDMA de la galerie-librairie Yvon Lambert et du Berghain à Berlin.
Comment comptes-tu marquer le coup pour la réouverture?
Avec une exposition de tous les artistes qui, comme toi, sont passés dans le précédent lieu: Melchior Tersen, Vladimir Besson, Sofiane Boufar, Julie Herry, Ma Rio, Lomé Lu, Florian Fournier, Earl VAD, Erol43, Jay One, Fuzi UVTPK, Yué Wu, Kirikoo Des, Thomas Winter. Avec une œuvre nouvelle présentée pour chacun, jamais montrée auparavant. Comme le Phoenix qui renaît de ses cendres.
Propos recueillis par Safia Bahmed-Schwartz
© Vladimir Besson / prise de vue: Safia Bahmed-Schwartz
© Sofiane Boufar / prise de vue: Safia Bahmed-Schwartz
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