À 24 ans, cette étudiante qui a de la suite dans les idées célèbre la deuxième édition de son festival de courts-métrages pour la génération Y, les Digital Movie Awards, dont la cérémonie aura lieu le 26 juin.
Pour Camille Mercier, c’est la dernière ligne droite. Le 26 juin aura lieu à Paris la cérémonie de clôture des Digital Movie Awards, le festival de courts-métrages Web qui donne la parole à la génération Y, mis sur pieds par la jeune femme l’année passée. En tant que présidente de l’association Festival 7ème court, responsable de l’initiative, cette étudiante de 24 ans, qui quittera bientôt les bancs de l’école pour rejoindre le monde du travail, endosse toutes les casquettes: trouver des financements, constituer un jury, booker une salle pour la cérémonie, visionner des films, imaginer le déroulement de la soirée et le timing des interventions, bichonner ses partenaires, s’occuper des relations presse, etc., pas une seule facette de l’événement ne lui échappe.
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Au quotidien pourtant, Camille Mercier passe ses journées bien loin du tapis rouge. En master 2 de management du marketing et de la communication au Pôle Paris Alternance, école parisienne de commerce et de management, elle effectue ses heures en entreprise dans une multinationale spécialisée dans la création de salons B2B. Les heures sup’ qu’elle est en train d’effectuer pour mener à bien son projet, elle ne les compte pas, gratifiée seulement par l’idée d’offrir aux jeunes de sa génération un nouveau terrain d’expression.
Composé entre autres d’Emmanuelle Duez, cofondatrice de l’association WoMen’Up, de Léa Frédeval, auteure du livre Les Affamés, ou d’Éric Briones, directeur du planning stratégique chez Publicis EtNous et blogueur sous l’alias Darkplanneur, son jury est actuellement à l’œuvre pour sélectionner 10 vidéos finalistes parmi les 110 reçues, et procèdera aux nominations d’ici le lundi 16 juin. Pendant ce temps-là, Camille Mercier continue de prêcher la bonne parole en interview et démontre que “l’engagement”, thématique imposée cette année aux participants, n’est pas un terme étranger à notre jeunesse.
Cette année, la thématique imposée aux participants est celles de l’engagement. Pourquoi ce choix?
C’est une notion dont on entend beaucoup parler. On nous reproche souvent d’être, notamment, un peu zappeurs dans l’âme. Je me suis dit qu’il serait assez pertinent de demander aux participants si les médias ont raison ou tort, si les sociologues pensent vrai ou pas. Et puis, évidemment, on a envie de savoir ce que le terme “engagement” signifie pour eux.
Comment as-tu eu l’idée des Digital Movie Awards?
J’ai créé les DMA pendant ma première année de master. On m’a demandé de monter un projet événementiel et, dans ce cadre, d’organiser un festival de courts-métrages à petite échelle. Très vite, la presse a eu raison de moi: l’événement a pris tellement d’ampleur que je ne pouvais pas le cantonner à mon école, il fallait que j’aille voir plus loin, plus grand.
The Yers, prix du jury aux Digital Movie Awards 2013
Quel est le profil des participants?
Le festival est ouvert à toutes les personnes de la génération Y, il faut donc avoir entre 18 et 35 ans environ. Même si je vérifie l’âge des participants avec leur carte d’identité, le véritable critère est surtout de se sentir appartenir à cette génération.
Parmi eux, une majorité d’étudiants?
Oui, aux trois quarts. Beaucoup d’entre eux font des études de marketing, de communication, ou sont issus du cursus audiovisuel. À noter que cette année, les filles sont majoritaires en tant que réalisatrices -on compte environ 60% d’entre elles, même si elles ont parfois une équipe masculine derrière.
“On ne juge pas sur la technique, mais sur la pertinence avec laquelle le sujet est traité.”
Techniquement, faut-il avoir le niveau de Jane Campion?
On se démarque des autres festivals de ce point de vue-là, car on ne juge pas sur la technique, mais sur la pertinence avec laquelle le sujet est traité. Si quelqu’un filme en GoPro des images pourries, mais qui collent bien au thème, on prend. Cela dit, si quelqu’un est un peu plus vague dans son propos, mais que la réalisation est super léchée, on ne s’en prive pas non plus. (Sourire.)
Que sont devenus les vainqueurs de l’année dernière?
Beaucoup ont fait ça à la fin de leurs études, certains impliquaient même leur film dans leur mémoire, pour illustrer leur propos. Du coup, pas mal sont entrés dans la vie active, comme celui qui avait remporté le prix du public. En tout cas, l’équipe de The Yers, qui avait obtenu le prix du jury, remet cette année son titre en jeu et va de nouveau concourir, avec The Yers 2.
Les participants font tous partie d’une même génération: quels points communs leurs réalisations possèdent-elles?
Sur les 110 films reçus cette année, on remarque que les sujets sont toujours traités soit par le biais de l’humour, soit de façon anxiogène. À mon avis, tous ceux qui participent ont une petite boule dans le ventre et ont envie de dire leur manière de voir le monde d’aujourd’hui. Ils s’expriment et, à travers ce festival, se sentent écoutés.
Propos recueillis par Faustine Kopiejwski
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