Tous les vendredis, retrouvez les aventures de Romy Idol. Mecs, boulot, famille, quotidien: Romy, c’est nous en pire.
Hier, je suis allée à l’anniversaire de ma copine Lucie. Les soirées de Lucie, c’est un peu comme la reprise du boulot en septembre: tu espères qu’il va se passer un truc de fou mais au fond, tu sais exactement ce que tu vas retrouver: la même machine à café, les mêmes collègues et si tu as vraiment de la chance, des post-its d’une nouvelle couleur. Cela dit, cette année, j’avais une vraie raison de me motiver: son cousin Clément, maqué depuis la nuit des temps, était de retour dans le monde des célibs. J’ai feint la tristesse quand je l’ai appris, mais mon moi intérieur était déjà en mode champagne, paillettes, la-vie-me-sourit-de-nouveau.
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Clément, c’est le genre de type qui a l’air d’un mec lambda sauf qu’il est mille fois mieux. Clément est très beau mais il a ce problème à la dent qui le rend raisonnablement beau, donc accessible. De toute façon, Clément est accessible. Brillant, mais humble. Sympa. Drôle. Sexy. Pour toutes ces raisons, je ne lui ai donc pas adressé la parole depuis sa rupture. Enfin, si, la dernière fois que je l’ai croisé, j’ai lancé “Salut, ça va?”. Pour le reste (drague plus poussée), c’est au-delà de mes forces. Autant rester près du bar avec ma bonne vieille Sonia, que je vois certes un jour sur deux, mais à qui je n’ai pas peur d’aller parler en soirée, ce qui est très appréciable.
Je suis arrivée un poil trop tard à la fête puisqu’il était déjà en train de danser le zouk avec une blonde passablement torchée.
D’autant que je dois l’avouer, j’ai déjà tenté un move avec Clément juste après LA rupture. En fait, je ne suis pas sûre qu’il ait pris conscience de ma démarche proactive, car ça s’est principalement déroulé dans mon cerveau, avant d’arriver à sa crémaillère de prisonnier libéré. J’avais tout prévu, y compris le petit shot de vodka sur la route pour me donner du courage. Manque de pot, je suis arrivée un poil trop tard à la fête puisqu’il était déjà en train de danser le zouk avec une blonde passablement torchée. Je me suis dit, “parfait!” Ben oui, il ne faut jamais être la première chope post-rupture d’un beau gosse esseulé.
Cette fois donc, à l’anniversaire de Lucie, on ne m’y reprendrait plus: j’allais me lancer coûte que coûte. Après avoir répété dans ma tête deux cents entrées en matière possibles, j’arrive méga en confiance à la soirée. Pour mettre toutes les chances de mon côté, j’ai osé le décolleté plongeant, mais avec un jean et des ballerines parce que je veux bien piquer des tips à Nabilla mais j’ai une certaine retenue quand même. Il arrive après moi et, évidemment, je fais comme si je ne l’avais pas vu. En plus, je suis en grande conversation avec un copain, ça va le rendre jaloux, c’est sûr. Résultat, au bout d’une demi-heure, je suis toujours en train de discuter avec le fameux copain et je ne lui ai toujours pas dit bonsoir.
Tatiana, c’est la vieille copine de Lucie, que tous mes amis mâles ont rebaptisée “l’avion de chasse”.
Mais, je me sens prête, ça y est. Je jette un œil dans sa direction: il n’est plus là où mon radar l’avait laissé. Panique. Après deux tours sur moi-même, je le re-localise: il a traversé la pièce. Non pas pour se servir un gin tonic, mais tout simplement pour se placer à un centimètre de la bouche de Tatiana. Chose relativement facile puisque Tatiana fait comme lui 1,80m.
Tatiana, c’est la vieille copine de Lucie, que tous mes amis mâles ont rebaptisée “l’avion de chasse”. Ces dernières années, Tatiana a eu le bon goût d’avoir régulièrement des mecs et de leur être fidèle. Tout comme elle a eu le bon goût de ne plus se pointer aux fêtes, si bien que je l’avais presque oubliée. Mais là, hasard du calendrier, elle s’est fait larguer et opère un retour remarqué. Je sens donc mon estomac se nouer quand je vois qu’elle boit les paroles de Clément, caresse sa tignasse rousse et tire délicatement sur sa cigarette. Ah oui, j’oubliais, Tatiana n’est pas une pétasse de qui l’on peut se moquer parce qu’elle est décérébrée. Tatiana est très marrante, a un job à responsabilités et porte des escarpins verts fluo avec sa robe taille 36, signe qu’elle est décalée en plus d’être une bombe atomique. Tout à coup, j’ai l’impression d’être en 1998 à une boum de collège, où la star de la cour de récré squattait le milieu de la piste de danse en faisant du breakdance. Et, comme à l’époque, la star ne se contente pas de monopoliser tous les regards: elle repart avec le beau gosse de la soirée, en l’occurrence Clément, à qui j’ai quand même eu le temps de glisser un très détaché “Salut, ça va?”
Romy Idol
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