Changer de cap à 30 ans: un phénomène propre à notre génération? Qu’est-ce qui pousse de plus en plus de jeunes Y à faire le grand écart et à risquer l’inconnu si jeunes? À passer de la finance aux fourneaux, de la logistique à la kinésithérapie, de la topographie au développement Web ou encore de l’évènementiel à la plongée sous-marine?
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Une chose est sûre, nous nous posons des questions de fond de plus en plus tôt, quand les X et les baby-boomers attendent la crise de la quarantaine, que la coupe soit pleine, ou pire, le licenciement de fin de carrière. Alors pas fous les Y… Confucius était-il sans le savoir un Y très précoce qui avait tout compris 2500 ans avant tout le monde? “Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler”, disait-il.
De nombreux jeunes s’engouffrent dans des filières pour répondre à la pression de la société et de leurs parents sur-angoissés.
Si l’orientation scolaire réussit à certains, de nombreux jeunes s’engouffrent encore dans des filières davantage pour répondre à la pression de la société et de leurs parents sur-angoissés que par réel désir, mettant à mal leur quête d’identité, de vérité et de sens. Comment choisir alors et s’affirmer dans un système éducatif et social qui n’encourage pas la connaissance de soi et dévalorise certains métiers?
Parfois, le flou s’installe avant même l’obtention du sésame: le diplôme -si cher à notre société française! Sésame qui, pourtant, pour un jeune sur quatre, n’ouvrira que les portes de Pôle emploi. Alors, à quand une vraie réflexion d’orientation, mêlant désir, capacités, personnalité et débouchés?
Les premières années de travail sont souvent décisives: ça passe ou ça casse. Enfants Dolto, écoutés, valorisés, respectés, nous exprimant dans les repas de famille, pourquoi brutalement, à peine franchie la grande porte du monde de l’entreprise, nous dit-on: “Fais pas ci, fais pas ça” ? Pourquoi nous demande-t-on de nous ranger, de rentrer dans la norme, ou plutôt dans le moule d’une entreprise parfois rigide, légèrement has been car peu flexible, peu collaborative, et parfois pas assez humaine?
Nous sommes prêts à défier les normes, persuadés qu’il n’y a pas d’âge pour être compétent.
Face à ces constats, nous prenons les choses en main (c’est notre destin!)… Et nous remettons en cause le système, à commencer par nous-mêmes. “J’en ai eu assez de me lamenter sur ma condition, soit j’agis et j’essaye d’évoluer, soit je me résigne quitte à le regretter plus tard” m’a confié Aurélie. Nous sommes prêts à défier les normes, persuadés qu’il n’y a pas d’âge pour être compétent et militant pour que certaines professions ne soient pas réservées à certains profils. Si notre job ne nous intéresse pas ou n’a pas de sens, pas question de serrer les dents en attendant des jours meilleurs. Ce qui compte, c’est notre épanouissement au travail, condition nécessaire à notre bien-être plus général.
S’il le faut, nous partons à l’aventure, même si c’est long, parfois proche du parcours du combattant, et quitte à faire un gros sacrifice financier. Ce qui a poussé Caroline à déserter la finance pour suivre un CAP de cuisine, c’est la “volonté de revenir à un métier plus vrai, plus concret dans lequel je m’épanouisse pleinement. Un métier plus manuel dans lequel je puisse partager, surprendre, créer”.
Ce qui caractérise notre génération, c’est notre flexibilité, notre capacité à nous adapter, à entreprendre, à relever les défis, à accepter l’échec pour rebondir et poursuivre nos envies.
Contrairement aux générations précédentes, l’appât du gain n’est pas le plus important, pas plus qu’un titre à rallonge sur une carte de visite. Il est vrai que la reconversion est plus facile sans enfants à charge et sans crédit. Au moins un avantage à ne pas être propriétaire!
Grands habitués des réseaux sociaux, nous menons des enquêtes comme des experts, et partons à la pêche aux informations. Bien sûr, nous avons peur: de nous tromper, de recommencer à zéro, de gagner moins, d’être en décalage avec nos amis… Alors, on se fait accompagner, on demande l’avis du public, on fait appel à un ami, ou plus judicieux, on s’adresse à un coach, pour nous aider à y voir plus clair, à nous décider et à lever nos freins.
Quels que soient nos parcours, ce qui caractérise notre génération, c’est notre flexibilité, notre capacité à nous adapter, à entreprendre, à relever les défis, à accepter l’échec pour rebondir et poursuivre nos envies. Alors, surtout ne nous laissons pas décourager par les discours pessimistes et alarmistes de certains X et Baby-Boomers… Make Things Happen!
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