Le groupe Diana sortait son premier album, Perpetual Surrender, véritable caresse de fin d’été, en août dernier. À l’occasion de leur passage à L’Espace B le 12 novembre, nous avons rencontré ces quatre canadiens mélancoliques et fans des années 80.
Comment est né Diana?
Joseph Shabason: Kieran (ndlr: Adams) et moi, on jouait dans le même groupe. Ce dernier a splitté, on s’est mis à écrire ensemble, il nous manquait juste une chanteuse; on connaissait Carmen (ndlr: Elle), elle est passée au studio poser sa voix et voilà! Elle a rendu nos chansons bien meilleures que ce qu’elles étaient à l’origine. Puis Paul (ndlr: Mathew) nous a rejoint pour le live. La scène musicale de Toronto est petite et tout le monde se connaît.
La scène de Toronto est exigeante?
Joseph: Oui, mais elle est aussi très ouverte. C’est une scène très critique, c’est ce qui la rend aussi riche.
Paul Mathew: Il se passe tellement de choses tous les soirs à Toronto, qu’on pourrait comparer sa scène à celle de New York, à moindre échelle. C’est quelque chose qui peut être très motivant mais également très intimidant.
Vous souvenez-vous de votre premier live en tant que Diana?
Kieran Adams: Oui, c’était il y a seulement un an! Au Drake Hotel, un endroit très chic. Au sous-sol, il y a le Drake Underground, où les verres sont très chers. Ils ont cette soirée hebdomadaire qu’ils appellent Elvis Monday, c’est gratuit et tu découvres des groupes vraiment dingues.
Joseph: Je me rappelle ce groupe qui jouait le même soir que nous, ils avaient tous au moins cinquante ans et le chanteur était un vrai connard, complètement psychorigide. Pendant leurs balances, le batteur a lancé sa baguette et s’est exclamé : “Va te faire foutre Jerry! Je me casse!”
Le nom Diana, il vient d’où?
Kieran: C’est ma petite amie qui l’a trouvé. On a cherché pendant longtemps avec Jason mais on était jamais d’accord. Elle nous a conseillé de choisir un prénom, pour donner une présence au groupe. Et “Diana” nous est venu.
“On ne voulait pas faire de rétro, mais du… ‘futro’?”
Il y a beaucoup de mélancolie dans votre musique…
Kieran: Oui. On a enregistré l’album à la fin de l’été. On voulait quelque chose qui donne envie de chanter et peut-être même de danser, mais aussi d’intimiste, d’un peu triste. C’est le genre de musique qu’on aime.
Carmen Elle: J’aime la tristesse.
Il y a beaucoup d’influences 80’s également.
Joseph: Oui! La plupart des groupes qu’on aime datent des années 80 et les instruments sur lesquels on joue aussi. On a essayé d’utiliser ces influences et d’en faire une version mise à jour.
Kieran: On ne voulait pas faire de rétro, mais du… “futro”?
Carmen, tu étais la guitariste du groupe Austra, n’est-ce pas?
Carmen: Oui. À l’époque, je n’étais pas prête pour faire ce que Katie (ndlr: Stelmanis, chanteuse) faisait, je n’étais pas assez mature musicalement.
Et si vous ne faisiez pas de musique?
Carmen: Je serais créatrice de parfums.
Kieran: Je me vois bien ouvrir un café.
Joseph: Je travaillerais avec des enfants.
Paul: J’enseignerais.
Propos recueillis par Adeline Journet