Ce dimanche 9 février, Devious Maids, la série produite par Eva Longoria et Marc Cherry, le créateur de Desperate Housewives, a débarqué en France sur Téva. On l’a comparée à l’autre succès du moment outre-Atlantique, Downton Abbey, qui dépeint aussi deux classes sociales que tout oppose.
Devious Maids
Le pitch
Sexe, mensonge et trahison: Devious Maids, c’est le soap opera version 2014. Cette fois, les héroïnes sont des “housemaids” -des femmes de ménage-, à défaut d’être des “housewives” -des femmes au foyer. Toutes latinos, pour certaines sans papiers, elles servent des riches de Los Angeles sans foi, ni loi.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Une série féministe sur la lutte des classes?
Pas sûr. Certes, les femmes tiennent le haut de l’affiche, et c’est suffisamment rare pour être souligné. Toutes dénoncent une certaine haine sociale et le racisme de cette classe constituée de puissants Américains, déconnectée des réalités et nombriliste. Mais l’intérêt de la série s’arrête là. Les personnages, eux, sont des clichés ambulants. Les femmes sont soumises, vénales ou superficielles. Leurs boss sont tous d’affreux personnages, du patron vicieux à la divorcée suicidaire, en passant par la soi-disant mauvaise mère, centrée sur elle-même et sur sa carrière. Et pour couronner le tout, certaines maids sont amoureuses de leur patron et couchent avec lui. Bref, un concentré de fake.
Pourquoi on est déçues
Car après Desperate Housewives, on s’attendait à un Marc Cherry plus inspiré. Si les premières saisons de son précédent show collaient à la réalité, cette version parle d’un milieu ultra-minoritaire, à la richesse indécente. Après Berverly Hills, Gossip Girl ou Newport Beach, on est un peu lassé de cette peinture de l’Amérique riche, raciste et imbue d’elle-même. Dommage, car le casting était prometteur: Anna Ortiz, la sœur d’Ugly Betty, Grant Show, alias Jack dans Melrose Place et Tom Irwin, qui jouait le père de Claire Danes dans Angela 15 ans, sont, entre autres, au générique.
Downton Abbey
Le pitch
On suit le quotidien à Downton Abbey de la riche famille noble de Lord et Lady Grantham, leurs soucis d’héritage ainsi que la vie mouvementée de leur nombreux personnel.
L’aristocratie bisounours?
La série, qui vient d’achever sa quatrième saison, commence après le naufrage du Titanic en avril 1912 et se poursuit jusque dans les années 20. En près de dix ans, on assiste à l’émancipation des femmes, qui obtiennent notamment le droit de vote et de travailler. L’enjeu de la série? Permettre à Mary, la fille aînée, d’hériter du titre de noblesse de son père -et donc de son domaine-, ce qu’interdit pourtant la loi. La série, qui connait un grand succès au Royaume-Uni, aurait même influencé la chambre des Lords pour remédier à cette injustice, jusqu’ici toujours en vigueur.
Pourquoi on aime?
Ok, la série a ses défauts. Les nobles sont (presque) tous justes, gentils et ouverts sur le monde et les autres. Et les serviteurs sont heureux de les servir et de leur condition qui les comble: une vision un peu idyllique d’une situation qui ne l’était pas tant que ça. Pourtant, comme le film Gosford Park, la série réussit le tour de force de nous entraîner dans la vie d’une flopée de personnages. On entre avec délectation dans le mélodrame, notamment grâce à des acteurs impeccables. Mention spéciale aux sœurs ennemies Michelle Dockery et Laura Carmichael, ainsi qu’à Maggie Smith, le professeur Minerva McGonagall dans Harry Potter.
Charlotte Lazimi
{"type":"Banniere-Basse"}