Envoyée spéciale à Moscou pour la chaîne Deutsch Welle, cette journaliste colombienne a été agressée sexuellement en direct par un supporter.
“Nous ne méritons pas d’être traitées de la sorte. […] J’aime partager ma passion pour le football, mais nous devons délimiter la frontière entre l’affection et le harcèlement.” Voici ce qu’a publié la journaliste colombienne Julieth Gonzalez Therán sur son compte Instagram le week-end dernier, en légende d’une vidéo dans laquelle elle se fait agresser sexuellement en plein travail. Jeudi 14 juin, à l’occasion de l’ouverture de la Coupe du monde de football, la jeune femme, envoyée spéciale à Moscou pour la chaîne allemande Deutsch Welle (DW) se fait embrasser sans son consentement et agripper la poitrine par un supporter, visiblement très fier de lui.
La séquence diffusée à la télévision a été postée par la DW sur les réseaux sociaux, accompagnée du message: “Ce n’est pas un baiser; c’est une attaque non consentie”. À l’instar de Maly Thomas -victime l’année dernière du même type de comportement misogyne à Roland Garros-, la jeune femme n’a pas d’autre choix que de continuer son duplex sans réagir, direct oblige.
Alors qu’hier ce sont les fans brésiliens qui ont brillé par leur intelligence en mettant en ligne une vidéo dans laquelle ils font répéter “boceta rosa” (Ndlr: “vagin rose” en français) à une femme russe qui pensait scander un chant de supporters, on se demande si ce n’est pas le sexisme qui sortira grand vainqueur de la Coupe du monde cette année.
Margot Cherrid