Ça y est, Raphaëlle Peltier est arrivée au bout de son MOOC. Elle a obtenu derrière son écran d’ordinateur, sans rien dépenser, un diplôme d’histoire du rock décerné par l’université de Rochester, aux États-Unis. Mais il lui a fallu s’accrocher…
Partie 3: les MOOCs, stop ou encore?
“Je peux pas bruncher avec vous ce samedi, faut que je révise pour mes exams”. L’excuse a certes un peu plus de poids que les classiques “j’ai poney/piscine”, mais au bout de six semaines elle peut devenir un peu lassante…
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
En décidant de suivre sérieusement un MOOC (par sérieusement, comprendre avec l’intention d’obtenir mon diplôme), je me doutais que rester motivée du début à la fin serait difficile. Probablement parce que je le faisais pour ma culture générale, et pas pour enrichir mon CV ou préparer une reconversion comme certains le font.
Je ne me suis pas trompée: refuser une sortie, me coucher plus tard ou me lever plus tôt pour suivre mes cours ou réviser a été le plus difficile. Bien plus que de réapprendre à apprendre à coeur (comment j’ai pu réviser tant de choses pour le bac, d’ailleurs, je me le demande bien aujourd’hui). Passé le cap du mois de travail, mes amis ont commencé à m’entendre me plaindre… Mais je me suis accrochée et j’ai finalement obtenu mon diplôme d’histoire du rock, avec en bonus un 40 sur 40 à l’examen final (un QCM non chronométré, d’accord, mais ne gâchez pas mon plaisir en me le rappelant).
“Je n’ai pas apprécié le résumé du phénomène des boys bands, qui ignorait complètement les précurseurs anglais”.
Pour la culture générale, j’ai été servie pendant les six semaines qu’a duré mon MOOC. J’ai redécouvert des groupes avec un œil nouveau. J’ai appris qui étaient les auteurs de chansons devenues des classiques comme Rock Lobster des B-52’s ou encore Rapper’s Delight de Sugarhill Gang. J’ai gagné toute une batterie d’arguments pour défendre des groupes comme Journey, Bon Jovi ou Blink 182, qu’on me fait parfois avoir un peu honte d’aimer. Surtout, j’ai beaucoup appris sur l’économie de la musique et comment les évolutions technologiques ont influencé les groupes et le marché du rock; certainement l’aspect le plus passionnant du cours. Nous avons aussi évoqué le disco, le rap, la pop, même très commerciale… Un autre plus de ce MOOC.
J’ai grincé des dents, je l’ai dit dans l’épisode 2, en n’entendant pas le prof mentionner des groupes comme Depeche Mode ou Joy Division et New Order, qui me paraissaient essentiels. Je n’ai pas non plus apprécié son résumé du phénomène des boys bands, qui ignorait complètement les précurseurs anglais (ayant grandi dans les années 90, je suis de fait une experte sur le sujet). Nous en avons d’ailleurs débattu sur un forum de discussion.
“Il y a quelque chose d’addictif à avoir tant de connaissances à portée de clic.”
C’est une des forces des MOOCs d’ailleurs. Seul derrière votre ordinateur, vous n’êtes pas si coupé que ça des autres étudiants ou des enseignants. Via ces forums, il est possible d’interroger le prof, de rejoindre des groupes d’étude ou de lancer des débats (entre autres, “le disco est-il vraiment si mauvais?” ou “Madonna et Janet Jackson ont-elles œuvré pour la cause des femmes?”). Certains MOOCeurs ont d’ailleurs l’air d’y passer un temps fou.
Et je les comprends. Il y a quelque chose d’addictif à avoir tant de connaissances à portée de clic et à être libre de choisir la dose de temps et d’efforts que vous souhaitez y consacrer. D’ailleurs, je suis déjà inscrite à “Sport et société”, qui commencera en janvier. Mais cette fois, ce sera à mon rythme et sans passer les examens. Je regarderai les vidéos, qui sont en téléchargement libre, quand j’aurai le temps. Tant pis pour le diplôme!
Raphaëlle Peltier
{"type":"Banniere-Basse"}