Raphaëlle Peltier teste pour vous les MOOCs, les cours d’université gratuits et ouverts à tous sur Internet. Lors du précédent épisode, elle décortiquait l’offre pour choisir le cours qui lui convenait: l’histoire du rock. Elle fait aujourd’hui un premier bilan après un mois de travail.
Partie 2: suivre un MOOC
Pour la première fois depuis des années, il y a un mois, j’ai rouvert un cahier et je me suis remise à écouter religieusement un prof (probablement plus religieusement que je ne l’avais jamais fait d’ailleurs: à l’école, j’avais une fâcheuse tendance à papoter avec mes voisins, alors que derrière mon écran d’ordinateur pour ces cours d’histoire du rock, je suis bien seule et silencieuse).
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Première découverte à l’inscription, mon MOOC est bel et bien gratuit, mais on me propose tout de même d’acheter le livre publié par le prof John Covach, de l’université de Rochester, aux États-Unis. Et il n’est vraiment pas donné: 87 dollars (64 euros) la version papier, 58 dollars (42 euros) l’eBook… Je vais donc m’en passer. De toute façon, on m’assure que les trois examens seront uniquement basés sur ses cours et non sur l’ouvrage.
La bonne nouvelle, c’est que j’organise mon temps comme je veux.
Pendant six semaines, je vais donc voyager à travers l’histoire du rock de 1960 à nos jours grâce à de courtes vidéos de 10 à 15 minutes dans lesquelles le prof décortique pour nous chaque style musical, chaque évolution du marché de la musique. Une dizaine de vidéos sont mises en ligne tous les dimanches, sur une époque ou un thème précis. Je dois toutes les regarder dans la semaine qui suit.
La bonne nouvelle, c’est que j’organise mon temps comme je veux. J’ai finalement trouvé un bon rythme à deux ou trois vidéos par jour. Plus serait surestimer ma capacité d’attention en rentrant du travail. La mauvaise nouvelle, c’est que c’est plus de boulot que je ne le pensais. La présentation du cours évaluait la charge de travail entre deux et quatre heures par semaine. Entre les vidéos, la prise de notes, l’écoute des chansons, le visionnage des clips et les révisions pour les examens, j’en suis plutôt à une heure par jour. Dans certains autres cours, il y a aussi des textes à lire ou des exercices à faire. Pour ma part, j’y ai échappé.
Vous avez droit à trois tentatives si vos résultats ne vous conviennent pas!
J’ai choisi de travailler de chez moi, mais les vidéos sont téléchargeables. Il est donc tout à fait possible de les regarder dans les transports en commun, par exemple. Le texte du prof est aussi disponible, pour ceux qui préfèrent travailler avec un support écrit ou doutent un peu de leur niveau d’anglais à l’oral. Bref, toutes les méthodes de travail sont possibles.
Puis un samedi sur deux viennent les examens, qui me permettront d’obtenir (ou pas) mon diplôme. J’écris au conditionnel, mais je ne vois pas trop comment je pourrais me planter. Il s’agit de questionnaires à choix multiples (QCM) assez basiques qui, en plus, ne sont pas chronométrés. Vous pouvez donc répondre avec vos notes sous les yeux. Plus incroyable encore, vous avez droit à trois tentatives si vos résultats ne vous conviennent pas!
Je crains d’en oublier la plupart une fois les exams passés.
Mais, que voulez-vous, j’ai toujours été du genre bonne élève (au collège, on m’appelait “l’intello”) et j’ai décidé de mériter mes résultats en ne me laissant qu’une seule chance et en usant au maximum de ma mémoire. Résultat: 27/30 au premier test, 28/30 au second. Le plus dur étant de retenir tous les titres des albums évoqués en cours et leurs dates de sortie. C’est du par cœur un peu bête et méchant et je crains d’en oublier la plupart une fois les exams passés.
Après quatre semaines studieuses, je n’ai, en fait, qu’un seul reproche à faire à mon MOOC. Un reproche finalement assez logique: puisqu’il est donné dans une université américaine, il est très centré sur les albums qui ont marché aux Etats-Unis. Du coup, certains groupes britanniques, notamment, sont complètement ignorés (coucou Joy Division, New Order ou encore Depeche Mode!) et la groupie en moi reste un peu sur sa faim.
Raphaëlle Peltier
Episode 3 à suivre
{"type":"Banniere-Basse"}