Les municipales 2014 sont pour elles l’occasion de passer en première ligne. Qu’elles soient têtes de liste ou dans la garde rapprochée de candidats d’envergure, elles nous dévoilent les coulisses de leur campagne.
Peu connue du grand public, Johanna Rolland est pourtant bien partie pour succéder à Jean-Marc Ayrault à la mairie de Nantes. En effet, ce dernier a pris soin d’organiser sa succession quand il est parti pour Matignon. La première adjointe de 34 ans est désormais tête de liste du Parti Socialiste (PS), dans une ville où François Hollande a récolté 61% des suffrages au second tour. De quoi aborder la campagne de manière sereine.
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Ta première promesse de campagne?
2020: plus de 50% des logements sociaux chauffés par les énergies renouvelables, soit 18 000 logements, avec un objectif pour le porte-monnaie des Nantais concernés: moins 10 à 15% sur le montant de leur facture.
Ton premier discours?
Ce n’était pas le premier, mais le premier de cette aventure municipale: mon discours de déclaration de candidature, fait devant 250 personnes venues pour me soutenir, militants, sympathisants mais aussi des personnes qui ne s’étaient jamais engagées dans une campagne électorale. C’était un moment fort, un moment d’émotion personnelle, un moment qui a marqué mon entrée en campagne et dont la diversité des soutiens présents m’a touchée.
Ton premier porte-à-porte?
C’était en 2005 aux Dervallières, un grand quartier d’habitat social, que j’avais appris à connaître depuis que je travaillais aux côtés de Jean-Marc Ayrault. C’est un quartier important pour moi: j’en suis devenue depuis la conseillère générale. Le porte-à-porte est un exercice que j’aime: aller au contact des gens, au plus près d’eux pour échanger et se dire les choses, sur le pas de la porte ou autour du thé, du jus de fruit ou du muscadet qu’on nous offre. C’est cette même proximité que je retrouve dans les réunions d’appartement. Dans ces moments-là, on part des réalités des gens, on se parle franchement, on sait pourquoi on fait de la politique.
Ton premier marché?
Mon premier marché militant, je dirais Bellevue, le grand marché de l’ouest de Nantes où l’on croise le vendredi matin les gens du quartier, les militants associatifs qui le font vivre et puis plein de bonnes choses d’ici ou d’ailleurs.
Ta première déconvenue?
Lorsque j’étais étudiante, je me suis engagée en soutien aux sans-papiers qui avaient envahi l’Institut d’études politiques (IEP) de Lille pour faire entendre leur voix. Cette mobilisation m’a marquée, tout comme l’attitude du leader des sans-papiers qui, au final, instrumentalisait les étudiants que nous étions.
Ta première interview?
On ne peut pas dire que j’étais très à l’aise… J’ai appris depuis!
Ta première photo officielle?
Ce n’est jamais simple la photo officielle… Il y a ce que les gens pensent, il y a ce que soi-même on pense, il faut savoir prendre du recul et ne pas se précipiter. Pour moi, le plus important, c’était d’être moi-même.
Tes premiers pas en politique?
Mes parents m’ont transmis leurs valeurs de gauche -l’égalité et la justice sociale-, elles ont guidé mes différents engagements jusqu’à ce que j’adhère au PS en 2004. Pour moi, l’engagement politique a donc été le prolongement de mes engagements associatifs, une manière d’aller au-delà pour faire bouger les lignes.
Premier ou deuxième tour?
Deuxième tour assurément!
Ton/ta premier(e) fan?
Je ne dirais pas fan, ce n’est pas trop mon truc. J’ai des soutiens critiques qui comptent beaucoup pour moi, ma famille, mon mari, mes sœurs: ils n’hésitent pas à me dire les choses, à me dire “là, tu déconnes”.
Premier mandat d’une longue série?
Ce n’est pas mon premier mandat électif. Exercer des responsabilités publiques, c’est répondre à une première exigence, celle de l’exemplarité. Je suis convaincue de la nécessité de rénover les pratiques politiques et pour cela notamment de limiter le cumul des mandats. Si les Nantais font le choix de m’élire en 2014, je démissionnerai de mes fonctions de conseillère générale. Si vous parlez du mandat de maire, l’élection est devant. J’aborde cette campagne avec confiance dans les forces de Nantes, avec la volonté d’ouvrir un nouveau cycle, mais aussi avec l’envie d’aller chercher celles et ceux qui ne croient plus à la politique pour écrire ensemble cette nouvelle page de l’histoire de Nantes.
Propos recueillis par Myriam Levain
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