Avec sa poignée de chansons bien foutues, la Danoise Karen Marie Ørsted, alias MØ (prononcez “meu”), connaît une ascension fulgurante. Avant la sortie d’un album début 2014, nous avons remonté le temps en sa compagnie à l’occasion d’une interview “Timeline”.
Le 20 avril 2010, tu ouvres ta page Facebook. Tu t’en souviens?
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Oui! J’ai ouvert cette page moi-même. C’était bien avant que je rencontre mon producteur Ronni Vindahl en mars 2012 et que tout mon projet prenne forme. À cette époque, ma musique s’apparentait plus à du rap et du r’n’b un peu crades. Quand je me suis lancée dans le projet MØ, j’étais anti-Facebook. C’est mon manager qui m’a convaincue de m’y mettre!
Je me suis lancée sous le nom de MØ en 2009 mais en fait, je fais de la musique depuis que j’ai sept ans. J’ai commencé à écrire des chansons à ce moment-là, mais j’ai attendu l’âge de neuf ans pour m’accompagner avec le piano familial, dont personne ne savait jouer. À l’époque, j’avais déjà un groupe de filles, on l’avait monté avec mes copines sous l’influence des Spice Girls et on chantait en yaourt. J’ai toujours rêvé de toucher autant de gens que possible avec ma musique. Toute ma vie, à chaque fois que j’ai démarré un projet, j’espérais que ça devienne énorme!
© www.facebook.com/MOMOMOYOUTH
Le 20 janvier 2011, tu recherches des gens pour t’aider à réaliser un clip et tu balances ton e-mail perso. C’est toujours le même?
Ah merde, je ne m’en souvenais plus! Oui, c’est toujours le même et d’ailleurs, je ne me suis jamais fait stalker pour le moment. Probablement que ça m’arrivera après cette interview! (Rires.)
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Le 26 mars 2012, tu écris que tu es sur le point de partir à New York pour y être l’assistante de JD Samson (ndlr: artiste et musicienne queer des groupes cultes Le Tigre et MEN). Comment tu t’es retrouvée à faire ça?
À ce moment-là, ma meilleure amie et moi avions un groupe de punk féminin, MOR -ce qui signifie “mère” en danois-, et on étudiait dans la même école d’art. C’est dans ce cadre-là qu’on est parties pendant un mois à New York faire notre stage en tant qu’assistantes de JD Samson. On en a aussi profité pour faire plein de concerts là-bas. C’était une période hyper excitante, je venais d’ailleurs de rencontrer mon producteur.
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Le 12 octobre 2012, tu postes un article du Guardian qui parle de toi. Tu lis souvent les articles qui te concernent?
J’en lis certains, mais je me réfrène. Quand on se met à lire ce que les gens écrivent sur Internet, on peut facilement s’y perdre. Quand mon manager me montre quelque chose je le lis, quand je tombe sur un article par hasard aussi, mais sinon, j’évite. Quant à ma réaction face aux critiques, je fais de la musique depuis tellement longtemps que je me suis déjà pris beaucoup de claques: du coup, je suis blindée.
Ce qui m’atteint par contre, c’est quand les gens disent des choses fausses. Un mec a par exemple écrit que, maintenant que j’avais signé avec un gros label (ndlr: RCA, un label de Sony), on pouvait entendre dans mes morceaux que j’utilisais un équipement coûteux. Alors qu’en fait, j’ai enregistré toutes mes chansons dans ma chambre sur du matériel pourri!
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Le 11 juillet 2013, tu publies une image avec les hashtags suivants: #pussyriot, #support, #newtattoo. Ça veut dire quoi?
J’ai fait ce tatouage quand j’ai joué à Moscou. Je me suis dit que, quitte à me faire tatouer en Russie, il fallait le faire en soutien aux Pussy Riot que j’adore. Même si le mot “féministe” est horrible, on peut dire que je le suis. Mais en version relax.
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Le 1er octobre 2013, tu promets, photo à l’appui, que tu vas révéler de nouveaux visuels. C’est toi qui t’occupes de cette partie-là?
Oui, je supervise. Mais comme je ne manie pas Photoshop ni InDesign, je donne les idées et je les fais réaliser. Même si j’ai étudié en école d’art, j’étais vraiment spécialisée en musique. Je fais souvent des collages mais je ne sais pas me servir des logiciels graphiques. Idem pour les clips: je les conceptualise et fournis les références mais je ne les réalise pas. C’est curieux, je me sers très bien de Logic (ndlr: logiciel de musique), mais je ne comprends rien à Final Cut.
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Le 15 octobre 2013, tu te fais de nouveau tatouer, cette fois-ci à Glasgow. Pour quel dessin as-tu opté cette fois-ci?
Quand j’étais enfant, j’étais accro aux BD de Donald Duck. Son oncle, Picsou, a gagné son premier penny à Glasgow et c’est ce qui l’a ensuite encouragé à poursuivre ses rêves. Je me suis donc fait tatouer ce “sou fétiche” sur l’avant-bras quand j’ai joué dans la ville écossaise.
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Le 20 octobre, tu annonces que ton Ep Bikini Daze est numéro 1 sur iTunes Danemark. Ça fait quoi d’être numéro 1 dans son pays?
C’est totalement surréaliste. J’étais en tournée quand c’est arrivé et je n’arrivais pas vraiment à réaliser ce qui se passait. Mais d’un autre côté, les gens n’achètent presque plus de disques de nos jours, alors être numéro 1 ne signifie plus grand-chose, surtout pour un Ep. Je n’ai même pas encore sorti d’album, alors mieux vaut garder la tête froide.
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Propos recueillis par Faustine Kopiejwski
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