Le Rassemblement national s’illustre par son sexisme et sa misogynie dans ces vidéos qui en disent long sur sa vision des femmes.
À l’approche des élections législatives des 30 juin et 7 juillet, le Rassemblement national (RN) continue son opération séduction auprès de l’électorat féminin – un important vivier électoral puisque 32% des femmes ont voté RN aux Européennes, d’après un sondage IFOP. Dans une vidéo postée sur X le 17 juin, Jordan Bardella s’adressait ainsi à “toutes les femmes de France”, dans un discours de façade où il s’arrangeait largement avec la vérité. Si les politiques mises en place dans les pays où l’extrême droite a accédé au pouvoir (Pologne, Hongrie, Italie) démontrent que cette mouvance politique n’a jamais été en faveur des droits des femmes et des minorités de genre – ce que les associations féministes sont allées rappeler dans les rues ce dimanche 23 juin -, ces vidéos illustrent le sexisme décomplexé qui infuse ses rangs.
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“Elle est peut-être mieux à la maison à s’occuper de ses enfants”
Lors de débats à l’Assemblée nationale le 25 septembre 2023 sur les bénéficiaires du RSA, le député RN de l’Aisne Jocelyn Dessigny a dénoncé la volonté du gouvernement d’accorder le statut de demandeur·euse d’emploi aux mères au foyer. “Nous partons du principe qu’une mère au foyer est peut-être mieux à la maison à s’occuper de ses enfants […] si elle le souhaite, plutôt que vous l’envoyiez dans un dispositif où elle va devoir réaliser 15 heures d’activité.” Suggérer que les mères seraient mieux à la maison à s’occuper des enfants plutôt qu’au travail est une vision profondément rétrograde, qui démontre que le RN réduit toujours les femmes à une fonction reproductrice.
“Je ne suis pas blonde, moi”
Le 13 avril 2021, Julien Odoul est tâclé par Florence Portelli, lors d’un débat sur le plateau de l’émission Le Grand Soir sur LCI. Alors que la Maire (LR) de Taverny déplore, en parlant de son adversaire, qu’il n’a “pas compris” ce qu’elle vient d’expliquer, le député RN, se sentant pris en défaut, lui rétorque : “Je ne suis pas blonde, moi !” Une sortie sexiste qui prouve qu’un·e représentant·e de RN déstabilisé·e n’hésite jamais à faire appel à la misogynie pour ne pas perdre la face.
“Madame Trump”
Cette vidéo repérée par Period. résume bien les difficultés rencontrées par certaines femmes face à leurs adversaires politiques du RN. Le 19 novembre 2021, Marine Tondelier, alors qu’elle tente d’exercer sa fonction de conseillère municipale à Hénin-Beaumont – elle est devenue depuis Secrétaire générale d’EELV – est victime de manterrupting de la part du maire RN Steeve Briois. Lequel l’empêche de dérouler son argumentaire avec des interventions sexistes et va même jusqu’à couper son micro. Dans l’interview donnée par Marine Tondelier à Period., cette dernière explique que ce comportement n’a rien d’un fait isolé et qu’il perdure depuis plusieurs années. Une méthode qui, en plus d’être terriblement sexiste, s’avère totalement anti-démocratique.
“La police n’est pas là pour les problèmes de voisinage, madame”
Le 24 janvier 2024, au sein de la Commission des affaires sociales, le député RN Serge Muller propose “une médiation sociale” pour régler les violences conjugales, qu’il qualifie de “problèmes de voisinage”, déclenchant les huées de l’assistance. ”On parle de violences conjugales, on parle de femmes frappées et le Rassemblement national vient minorer ça. Il vient dire ‘si jamais une femme est aujourd’hui frappée, elle ne doit pas se tourner vers la police‘ […] Voilà comment les coups, les délits au sein du foyer sont considérés par le Rassemblement national”, lui rétorque le député LFI François Ruffin, avant que la députée du Groupe écologiste Marie-Charlotte Garin remette à son tour les pendules à l’heure : “Il faut remettre les choses à leur place, un conflit c’est quand on a un désaccord ; les violences conjugales ce n’est pas un conflit, c’est un crime.”
“Mme Samia G, c’est le point G de Marseille”
En 2019, lors d’une conférence-débat avec Éric Zemmour, le sénateur RN Stéphane Ravier faisait référence à Samia Ghali, alors sénatrice des Bouches-du-Rhône, en ces termes: “Mme Samia G., c’est le point G de Marseille!” Désormais maire adjointe de Marseille, Samia Ghali avait alors porté plainte contre Stéphane Ravier pour ”injure publique en raison du sexe” qui avait été condamné en 2021 à une amende de 1500 euros avant d’être relaxé après avoir fait appel en 2022…
“C’est une sorte de Bécassine au milieu du monde politique”
En 2019, au micro d’une journaliste de LCP, Sébastien Chenu, actuel vice-président du RN, avait qualifié la députée européenne Nathalie Loiseau de “candidate sans programme, une sorte de Bécassine au milieu du monde politique qui découvre ce qu’est la politique, qui n’a rien à dire”. Avant d’ajouter: “Visiblement Mme Loiseau ne comprend rien, est incapable de faire campagne, n’a pas de programme.” Mention spéciale pour ce sexisme crasse qui consiste à insinuer que les femmes n’ont pas de cerveau.
“Toujours au même hôtel, à la même heure”
Plus la peine de présenter ce charmant Stéphane Ravier, passé par le Front National, puis le RN avant de rejoindre Reconquête, qui, lors d’un conseil municipal à Marseille en février 2019, alors qu’il était président du groupe RN, avait proposé à l’élue écologiste Lydia Frentzel de la retrouver “toujours au même hôtel, à la même heure”. Cette dernière avait alors porté plainte pour injure publique sexiste.
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