Il y a cent ans, la couture était affaire de femmes

1- Les grands couturiers étaient de grandes couturières

Karl Lagerfeld, Marc Jacobs, Jean-Paul Gaultier… Tous des hommes. De nos jours, la figure du créateur de mode est masculine. Mais il y a cent ans, la couture était affaire de femmes. Si l’on excepte les très renommés Paul Poiret et Charles-Frederick Worth, les créateurs sont essentiellement des créatrices. Citons, entre autres, Jeanne Lanvin, Jeanne Paquin, Callot Sœurs, Elsa Schiaparelli et Madeleine Chéruit, chez qui Alice Alleaume travaille pendant onze ans.

            {"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
          

2- L’émancipation féminine existait déjà

Le parcours d’Alice Alleaume montre qu’une fille de bonne famille n’était en aucun cas gardée sous clé. Celle dont les carnets de bal sont bien remplis séjourne plusieurs mois à Londres, à l’âge de 21 ans, pour apprendre l’anglais. Elle travaille ensuite pour plusieurs maisons de haute couture, devenant première vendeuse chez Chéruit. Et son mariage avec un banquier, l’année de ses 30 ans, ne la freine pas dans sa carrière. La naissance de sa fille à l’orée de la quarantaine, en revanche, en sonne le glas.

3- Notre dressing serait ravi d’avoir un siècle de retard

Si les crinolines Belle Époque présentées au début de l’exposition font très “film en costumes”, nombre de robes ou d’accessoires du début du XX^ème siècle exposés marqueraient les esprits sur tapis rouge par leur modernité. Une robe de Jeanne Lanvin de 1935, en lamé or et pans de soie bleu marine surpiquée dans le dos, affiche un bel esprit japonisant. D’autres pièces sont équipées de zips très rock. Quant aux chapeaux et autres bijoux, on se verrait bien avec.

Claire Friedel 

Robe du soir (non griffée), 1920-1925. Lamé argent et bleu, pans en mousseline de soie bleue, broderies de strass sur tulle de soie bleu. © Stéphane Piera/Galliera/Roger-Viollet