Si vous ne deviez voir qu’une seule vidéo aujourd’hui, ce serait ce double micro-tottoir où les hommes s’expriment sur le viol en 1976 et en 2017, et qui montre que les mentalités sur le sujet ont évolué.
S’il reste aujourd’hui beaucoup de boulot dans la lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes, on peut tout de même se féliciter du chemin parcouru en 40 ans, ne serait-ce que dans les mentalités. En 1976, des hommes interrogés dans un micro-trottoir confiaient à la caméra que “violer sa femme, c’est marrant”, que les femmes violées sont celles “qui sont imprudentes”, “aguicheuses”, “celles qui veulent bien”, ou encore que “toutes les femmes ont envie de se faire violer”.
En 2017, quand on pose les mêmes questions, toujours à des hommes, ils répondent que les victimes de viol peuvent être “toutes les femmes”, que “c’est plus une question d’hommes” ou qu’aucune femme n’a envie d’être violée, mais qu’elles ont “besoin d’amour et de tendresse”.
Si la vidéo se conclut sur les terribles statistiques (83000 femmes sont victimes de viol ou tentative de viol chaque année) la superposition de ces deux micro-trottoirs à 40 ans d’écart montre que l’inconscient collectif évolue doucement –Brigitte Lahaie en est la preuve- mais sûrement.
Myriam Levain