En battant la Norvège hier soir, les handballeuses françaises sont devenues championnes du monde. Une victoire relayée par la presse, parfois sur fond de sexisme.
Ca y est, les handballeuses françaises sont championnes du monde depuis leur victoire, hier soir, contre la Norvège. L’exploit sportif est aujourd’hui sur toutes les lèvres, même si certaines voix s’élèvent pour dénoncer le traitement médiatique de leur performance. Dans la revue de presse de France Inter ce matin, Claude Askolovitch relève que “la compétition ne s’arrête pas à la coupe que vous pouvez brandir un dimanche soir: il faut aussi la lumière du lendemain, et à regarder la presse, il y avait match”. Le journaliste estime que si les sportives font la Une de nombreux journaux comme L’Est Républicain, La Dépêche du Midi ou les Dernières Nouvelles d’Alsace, on entend bien plus souvent l’entraîneur Olivier Krumbholz que les “grandes dames” victorieuses.
Ces dernières apparaissent en première page de L’Équipe, mais le quotidien accorde dans son déroulé davantage de place à la victoire de Lyon face à Marseille en football et à François Gabart et son record du tour du monde en solitaire à la voile qu’aux Bleues. La façon dont les prouesses sont dépeintes diffère aussi: “Les handballeuses sont une force collective quand Gabart est un héros”, explique Claude Askolovitch, qui regrette également quelques jeux de mots douteux comme celui de La Dépêche, qui présente des “Bleues Miss monde”. De leur côté, Les Nouvelles News déplorent qu’on exige des femmes athlètes l’excellence de la médaille d’or pour parler d’elles. La qualification des handballeuses pour la finale, la semaine dernière, avait été totalement éclipsée dans L’Équipe par le retour de Neymar sur les terrains après deux matchs d’absence. Un agenda médiatique qu’on a encore du mal à comprendre…
Margot Cherrid