Arrêtée il y a un mois et accusée d’avoir pratiqué un avortement illégal, la journaliste Hajar Raissouni est jugée aujourd’hui à Rabat et risque deux ans de prison ferme.
Hajar Raissouni a été arrêtée au Maroc le 30 août dernier dans un cabinet médical de Rabat. Le délit dont elle est accusée? Avoir avorté, dans un pays où cette pratique est toujours illégale, malgré la mobilisation de la société civile en faveur de ce droit fondamental pour les femmes. Une dénonciation qu’elle récuse, tout comme l’équipe médicale, qui nie avoir pratiqué un avortement. Depuis son arrestation ainsi que celle de son fiancé, son médecin et son infirmière, les médias et les réseaux sociaux se sont emparés de sa cause, mais c’est aujourd’hui que la jeune femme de 28 ans devrait être fixée sur son sort, puisque son procès, initialement prévu le 23 septembre, a été reporté au 30 septembre à Rabat. Son entourage dénonce un procès politique, qui n’a rien à voir avec sa vie personnelle, mais qui constituerait des représailles à des articles qu’elle a signés dans le quotidien arabophone Akhbar Al-Yaoum où elle travaille.
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La semaine dernière, une tribune publiée dans Le Monde à l’initiative de l’écrivaine franco-marocaine Leïla Slimani et de la réalisatrice Sonia Terrab, a dénoncé l’hypocrisie du pouvoir marocain et l’obsolescence de la loi sur l’IVG et sur les relations sexuelles hors mariage, qui condamnent les citoyens marocains à vivre en se cachant. Cette mobilisation suffira-t-elle à empêcher sa condamnation aux deux ans de prison ferme qu’elle encourt? Réponse dans les heures qui viennent.
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