“Les publications contenant les mots ou les tags que vous recherchez encouragent souvent un comportement pouvant nuire ou conduire au décès. Si vous traversez des moments difficiles, nous sommes là pour vous aider”: c’est le message qu’a vu s’afficher sur son compte une utilisatrice d’Instagram lorsqu’elle a recherché des photos liées au hashtag #grosse.
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Relayé par Gabrielle Deydier, l’autrice de l’indispensable On ne naît pas grosse, sur son propre compte Instagram, l’avertissement suscite l’indignation des utilisateur·rice·s du réseau social, qui en dénoncent la grossophobie.
Si Instagram a vraisemblablement placé le mot “grosse” dans sa liste des mots à risque pour protéger ses utilisatrices des commentaires insultants, les internautes rappellent au fil de leurs posts que cet adjectif n’a justement rien d’une injure. Et que le censurer contribue à l’invisibilisation des personnes grosses. “C’est comme si taper le mot ‘gros’ était déviant ”, explique Gabrielle Deydier à StreetPress. Comme le souligne la journaliste Inès Belgacem dans son article, le mot “grosse” fait clairement l’objet d’une discrimination: “Certains internautes ont fait le test: la même politique est appliquée aux mots ‘anorexie’, ‘dépression’ et ‘suicide’. Mais pas à ‘maigre’, ‘drogue’ ou ‘harcèlement’, par exemple.” Et Gabrielle Deydier de rapporter que “le masculin, ‘gros’, n’est lui pas censuré.”
Si Instagram a déjà été pointé du doigt par le passé, et notamment en début d’année par cette marque qui s’était vue censurer une photo de mannequin taille 54, la grossophobie de l’algorithme semble donc tout aussi manifeste que son sexisme.
Clothilde Dupin
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