Si vous ne deviez voir qu’une seule vidéo aujourd’hui, ce serait cette chronique de Giulia Foïs sur le speech du président de la République pour l’égalité femmes-hommes.
C’est un tacle en bonne et due forme. Hier, sur France Inter, Giulia Foïs a consacré sa chronique hebdomadaire Pas son genre au discours tenu par Emmanuel Macron sur l’égalité femmes-hommes, la “grande cause du quinquennat”, le week-end dernier. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la journaliste ne l’a pas apprécié. Elle joue d’abord la fausse candide fascinée par l’importance soudaine accordée publiquement aux droits des femmes: “J’avais limite l’impression d’être importante.” Et de se moquer ensuite gentiment des grandes généralités qui ont constitué une bonne partie du discours d’Emmanuel Macron, en relevant ces quelques phrases: “Quelque chose ne marche pas dans notre République”, “Notre société est malade de son sexisme”, “La culture du viol, ça suffit”, ou encore “Ce qui est construit peut être déconstruit”.
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Mais ce qui a réellement énervé Giulia Fois, c’est l’emploi du mot “délation” par le président: “Donc en gros, porter plainte c’est bien, balancer c’est mal, mauvaise fille va. […] Bah t’étais où chaton depuis le 14 octobre, je pensais qu’on t’avait dit que les femmes en gros, elles n’ont rien contre la séduction et elles font très bien la différence entre drague et harcèlement.” Elle s’attaque ensuite au budget de 420 millions d’euros annoncé par Emmanuel Macron et dédié à la lutte pour l’égalité femmes-hommes. Après avoir consulté le rapport d’analyse réalisé par les militantes féministes Caroline De Haas, Clara Gonzales et Elliot Lepers, elle a pris conscience du tour de passe-passe du président: “Le budget était déjà prévu depuis plusieurs mois, donc en fait c’est à peu près comme si les 150 000 tweets échangés autour du hashtag #BalanceTonPorc n’avaient jamais existé, comme si la vague d’indignation soulevée n’avait jamais eu lieu ou comme si cette fameuse parole libérée était tombée dans l’oreille d’un parfait sourd.” Elle conclut finalement avec ces mots: “Pour être encore plus claire, la grande cause nationale reste à ce jour le plus petit budget de l’État.” Une belle hypocrisie…
Margot Cherrid
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